Mieux vaut montrer patte blanche pour travailler avec des intermédiaires. IZI by EDF exige des artisans qu’ils affichent au moins un an d’ancienneté, ne soient pas auto-entrepreneurs, attestent du label RGE requis, d’un CA d’au moins 150 000€ ainsi que des attestations d’assurances : « Une phase d’intégration théorique sur l’application mobile et une méthodologie de chantier à respecter permettent aux artisans de se structurer », explique Éric Plantive, son directeur. De son côté, Hellio évalue la situation des entreprises candidates, comme le détaille François-Xavier Mathieu, le responsable des agences : « Nous vérifions l’enregistrement de la société au RCS, la solidité de l’entreprise – capital social, solvabilité de l’entreprise, évolution du CA –, mais aussi les avis Google, la situation étant réévaluée chaque année. » Tandis qu’Illico Travaux accepte l’artisan seul (avec deux ans d’ancienneté), d’autres préfèrent des entreprises affichant un CA entre 300 000 € et 4 M€ (Hemea), voire 20 à 50 salariés pour les sous-traitants d’Effy. Ce dernier opère une sélection dans le cadre de la mise en relation (lead) : RGE à jour (et non en renouvellement), réputation et solidité de l’entreprise, vérification durant la vie du partenariat : « Même si l’artisan porte la responsabilité du chantier, nous sommes les apporteurs d’affaires», rappelle Audrey Zermati, sa directrice stratégie.
A quel prix ?
Ce que coûte à l’artisan ce lien contractuel avec l’intermédiaire dépend de multiples critères. Par exemple, chez Effy, le professionnel, tout en bénéficiant de services digitaux et d’une animation sur les aides (MaPrimeRénov’, C2E), paie le montant du lead (diffusé à un maximum de trois artisans) en fonction des travaux : 89 € pour l’isolation des murs, 119 € pour une PAC air-eau, 79 € pour un insert cheminée et 69 € pour un poêle à bois. Dans le cadre de contrats de partenariats, l’artisan déduit une commission, qui chez Illico Travaux porte sur 15 à 20% du devis signé: « Avec un taux de transformation de 85 % en 2024, la rentabilité des chantiers est le second point cité par les artisans, rassure François de Chavagnac, directeur des partenariats et grands comptes d'Illico. La marge brute est entamée mais la marge nette progresse grâce au gain de temps que nous leur apportons. »
Geoffrey Jollet, codirigeant de MEH Énergies, ENR, 17 salariés, Nevers (Nièvre)
« Ces chantiers nous permettent de marger »
« Depuis fn 2021, nous travaillons avec Effy, un acteur tatillon qui vérifie les avis Google, nos bilans, etc. Nous payons des leads, mais nous nous engageons aussi sur des dossiers de rénovation globale pour lesquels nous versons une commission de 10% correspondant au montant HT du devis. Dans ce dernier cas, le budget moyen est de 60 000 à 65 000 € HT avec plusieurs lots, ce qui nous permet tout à fait de marger. »
Mohamed El Hakeim, gérant de M&A Renov, tous corps d’état, 21 salariés, Paris
« Une commission de 10 % sur le 1er acompte »
« Contacté par Hemea en 2021, j’ai déposé un dossier de labellisation qui comportait dix dossiers de chantiers réalisés avec photos, numéros de téléphone des clients, les documents relatifs à l’entreprise dont le label RGE. Quand je réalise un chantier, une commission de 10% est ensuite déduite du 1er acompte déposé sur le compte séquestre. Ce n’est pas négligeable pour une très petite entreprise ! »
