L’intermédiation de travaux, un modèle en croissance

L’intermédiation peut se matérialiser par une plateforme, un courtier en travaux, mais également un distributeur ou une GSB, qui font le lien entre les artisans et les clients particuliers.

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Moniteur des Artisans - une - Intermédiation de travaux

Les intermédiaires en travaux, quels qu’ils soient, mettent en relation les professionnels artisans ou installateurs avec des particuliers porteurs de projets. Pour Lauric Berthier, chargé d’études Xerfi, à l’origine d’un rapport, publié en janvier 2024, sur « les plateformes de travaux à domicile aux défis de la rénovation énergétique », «ces acteurs mettent en lien des porteurs de projets et des artisans capables de réaliser des travaux». Cette définition exclut de fait la sous-traitance. Or, certains acteurs proposent désormais des prestations d’accompagnement (un compte séquestre, des visites techniques réalisées par l’intermédiaire) pouvant aller jusqu’à la sous-traitance sous la forme de chantiers « qualifiés ». Le point de bascule ne semble pas toujours précis. Pour la FFB, « ce modèle économique peut rendre service à l’artisan, mais certaines plateformes sont des opérateurs qui contractualisent avec le client final et sous-traitent avec le professionnel ».

Un marché pas si marginal

Selon Xerfi, les plateformes (sans sous-traitance) sur le marché de la rénovation rassembleraient entre 50 et 60 acteurs, totalisant 6 millions de visiteurs en mai 2022. En 2023, « seulement 6 % à 8 % des chantiers portés par des ménages ont été réalisés par le biais d’une plateforme ou d’un courtier ». Pour Lauric Berthier, «les plateformes de travaux de rénovation, sans “leader incontesté”, arrivent après le bouche-à-oreille». Pour autant, plusieurs facteurs de croissance apparaissent, notamment avec les travaux de rénovation énergétique. Les particuliers apprécient le positionnement des intermédiaires comme tiers de confiance (sélection des artisans, suivi de chantiers, garantie de livraison…) et d’autant plus qu’il s’agit de chantiers de rénovation énergétique liés à des aides, avec des artisans qualifiés RGE. Xerfi observe, justement, qu’en 2023, le marché de la rénovation énergétique a «surperformé» auprès des acteurs de l’intermédiation.

De leur côté, les artisans deviennent sensibles à l’offre de prestations de la part des intermédiaires, qui, au-delà des leads, proposent des logiciels de devis et facturation, une prise en charge commerciale, etc. Dans un contexte de réduction des passoires thermiques, de location de logements en fonction de leur étiquette énergie, un double phénomène prend forme : la disparition d’acteurs « fantômes » de l’intermédiation et la montée en puissance d’acteurs de l’énergie mais aussi des GSB et des négoces : «D’un côté, la constitution d’un réseau d’artisans partenaires leur permet de se positionner comme leurs fournisseurs de référence, conclut Lauric Berthier. De l’autre, la mise en œuvre d’un accompagnement complet du particulier est un moyen d’apporter un niveau de satisfaction plus élevé au client. » La part des travaux réalisés par le biais des intermédiaires pourrait passer la barre des 10 % en 2026.

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