Cherté de l’acier : comment Groupe Franc Architectures repense ses projets logistiques

Le concepteur de 5 millions de m² d’entrepôts construits et en projets négocie actuellement avec des clients plutôt compréhensifs.

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Bardage en acier.
Bardage en acier.

« Depuis le début de la guerre en Ukraine fin février, on constate une hausse du prix de l’acier de 50% liée à une pénurie », confie Gabriel Franc, directeur général du Groupe Franc Architectures, présidé par Yann Daoudlarian. Conséquence, ses projets d’immobilier logistique, dont 20 à 25% du coût de construction dépend de l’acier, sont retardés.

Dans l’Hérault, un entrepôt de 40 000m² sera livré avec a minima trois mois de retard. « Une partie du chantier est stoppée. Heureusement, le client, un promoteur, n’est pas pressé, car il n’a pas encore trouvé de locataire », commente le dirigeant. Le coût total du projet a augmenté d’1M€ en un mois. A Melun (Seine-et-Marne), le futur utilisateur, un transporteur, devra patienter « au moins six mois » avant de pouvoir s’installer dans ses 6000 m² actuellement en construction.

« Les pertes sont indirectes pour nous, architectes »

Ces retards ne sont pas liés au délai de production des charpentes et ossatures en acier mais uniquement au temps consacré par les équipes.

« Deux collaborateurs sur dix sont dédiés à la recherche d’autres solutions, plus économiques. Les pertes sont indirectes pour nous, architectes », déplore Gabriel Franc.

Sur les 115 collaborateurs du groupe, une trentaine d’architectes et ingénieurs, basés à Paris, au Havre, à Bordeaux et à Toulouse, doit négocier avec des clients de deux types. « D’un côté, l’utilisateur au budget bien limité selon un crédit-bail ou un prêt travaux. De l’autre, l’investisseur ou le promoteur qui sont dans une logique financière et pour qui la baisse des taux de capitalisation et la hausse des loyers permettent d’amortir en partie l’augmentation du coût des matériaux », analyse-t-il.

Des alternatives béton ou bois

Avec le transporteur de Melun, plan B rime avec béton. « Les charpentes métalliques seront finalement en béton. Cette solution, bien que sur-mesure et incluant une dose de métal, lui permettra d’économiser 15 à 20% », estime Gabriel Franc. Les ossatures secondaires de 6 à 8 mètres prévues en acier, qui supportent le bardage, pourraient elles aussi se transformer en béton.

A Arnas (Rhône), une messagerie de 4000 m² est sur le point d’être lancée, avec une livraison prévisionnelle reportée – pour l’instant – de deux mois. « La charpente métallique sera finalement en bois. Cette alternative sera moins chère de 10% par rapport au budget d’il y a deux ou trois semaines et nous n’aurons pas d’incidence sur les délais », anticipe-t-il.

Le remplacement de l’acier par le bois ne convient pas à chaque projet. « Une charpente bois est plus épaisse de 60 à 70 cm par rapport à une charpente métallique », explique Gabriel Franc. D’où une incidence sur la hauteur libre et potentiellement sur le stockage. Concrètement, la dernière hauteur de palette peut ne pas passer. Il faut donc modifier la hauteur du bâtiment et déposer un permis de construire modificatif synonyme de délai supplémentaire voire de hausse du coût de construction.

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