A la tête de l’entreprise de métallerie fondée par son grand-père en 1890, Jean-Pierre Micholet (Saint-Galmier, Loire) a bien du mal à jongler avec les hausses erratiques des prix des matières premières.
Et c’est sur l’acier, nécessaire à son activité de charpentier métallique que la situation est la plus critique. « En novembre 2020, nous achetions la tonne d’acier à 680 euros. Elle ensuite montée à 1 500 euros à l’été 2021 pour se stabiliser à 1 050 euros l’hiver dernier, ce qui me semblait être un prix d’équilibre. Aujourd’hui, j’achète les tubes acier à 2 000 euros la tonne ! », se désole le chef d’entreprise.
Des niveaux de prix qui le conduisent à travailler entre 15 et 20 % en dessous de son prix de revient. « Nous n’allons pas pouvoir continuer à travailler à perte pendant des mois. Aujourd’hui, je n’hésite plus à dire à mes clients, notamment en marché privé, que s’ils ne nous suivent pas nous ne pourrons pas honorer nos prestations ».
Si globalement l’écoute est au rendez-vous, Jean-Pierre Micholet craint que dans les mois à venir certains maîtres d’ouvrage ajournent sine die leurs projets voire ne les annulent purement et simplement.
« La seule guerre en Ukraine ne peut expliquer à elle seule ces hausses sur les prix de l’acier.Les négoces nous prennent littéralement en otage en agitant le risque de pénurie, en faisant la loi. Dans un tel contexte et après avoir été aidé comme nous l’avons tous été pendant la Covid, c’est la solidarité qui devrait s’imposer ».
Sur son activité aluminium, pour laquelle il n’achète pas directement de matières premières mais des produits manufacturés, la situation est quelque peu différente. « Les gammistes aluminium nous ont prévenu que les prix augmenteraient à compter du mois de juillet ce qui nous laissera le temps de prévenir nos clients et de répercuter ces hausses sur nos prix de vente. »