La crise des matériaux, accentuée par la guerre en Ukraine, déstabilise Hexaom. « Depuis le début d’année, nous observons un flux importants de hausses, surtout depuis mi-février, confie Hervé Chavet, directeur technique du groupe. C’est l’affolement, les industriels annoncent des hausses mais ne savent pas où ils vont. »
Béton fibré faute d’acier
« La tension la plus forte concerne l’acier, nécessaire pour les fondations et qui représente 3% du prix de revient d’une maison individuelle, poursuit le dirigeant. Il y a eu ces dernières semaines de fortes augmentations sur les treillis et les ronds à béton. »
Concernant la disponibilité, le numéro un français de la construction de maisons individuelles, qui est passé de 9,5% de parts de marché en 2020 à 10,5% en 2021, n’a pas de visibilité au-delà de début avril. Un plan B ? « Pour les fondations, nous pouvons imaginer des bétons fibrés. Pour la structure, nous n’avons pas d’alternatives. Nous sommes dépendants du sourcing des industriels et des distributeurs », constate Hervé Chavet.
Tensions sur le kaolin et la terre cuite
Le groupe aux 46 marques, présentes également dans l’aménagement foncier, la promotion immobilière et la rénovation, note des tensions sur le kaolin, utilisé pour le carrelage en fin de chantier. « Il y avait eu un impact en 2021 sur le coût de l’énergie. Avec certains clients, nous avions dû changer de référence ou de gamme. A l’instant T, nous n’avons pas de problème de disponibilité. Mais on s’y prépare », reconnaît-il. Si des carrières ont été récemment fermées en Ukraine, une partie de la fabrication pour Hexaom se fait au Portugal, en Espagne et en Italie.
Outre les tensions sur l’aluminium qui inquiète ses partenaires menuisiers, reste « le problème de la terre cuite lié à l’augmentation du prix du gaz, car l’industrie est très énergivore », illustre-t-il.
Quant au coût de transport, de l’industriel à Hexaom en passant par le distributeur, « le forfait livraison va augmenter », anticipe Hervé Chavet. De combien ? Information confidentielle, sujette à de « fortes variations ».
Hausse des salaires des conducteurs de travaux
Cette nouvelle secousse succède à deux autres vagues ayant eu une incidence sur « l’évolution tarifaire » du groupe. En 2021, « l’énergie et les effets de désorganisation » avec la reprise économique post-confinements. Fin 2021 et début 2022, « l’impact RE 2020 », rappelle-t-il.
La répartition des coûts entre main d’œuvre et matériaux est de 40/60. « Le coût de la main d’œuvre a été assez stable en 2021, avant de connaître une revalorisation début 2022 », avec une hausse des salaires des conducteurs de travaux en particulier, souligne-t-il. Hexaom prévoit en 2022 une légère hausse des coûts fixes sur fond d’inflation.
Au regard de la dynamique commerciale notamment, le chiffre d’affaires (CA) 2022 devrait dépasser le milliard, selon les prévisions du groupe coté. Son activité historique de construction de maisons individuelles a représenté 72% du CA 2021.