La proposition de Vinci était plus chère de 4,5 millions d'euros que celle de Léon Grosse, mais le conseil général du Rhône a choisi de jouer la carte de la prudence, le dossier de Vinci étant considéré comme plus sûr en cas de nouveau contretemps. Un choix qui s'explique vu les difficultés qu'accumule ce chantier depuis son lancement.
Ce chantier emblématique est en effet à l'arrêt depuis l'été 2008. En décembre de cette même année, le groupement conduit par Bec Frères (groupe Fayat) avait négocié son retrait de ce projet devant la difficulté de mise en oeuvre de la garantie décennale. Une incertitude qui, pour Jean-Pierre Martin, P-DG de Bec Frères, était de nature à remettre "en cause de l'économie générale du contrat, et en particulier le caractère forfaitaire du prix du marché passé avec [son] groupement". "Nous n'avons pas été en mesure de trouver avec le maître d'ouvrage des solutions aux problèmes rencontrés et à leurs conséquences financières qui soient autorisées par la réglementation en vigueur." expliquait-il au Moniteur.
Cette séparation s'était traduite par une résiliation amiable du marché. Charge au maître d'ouvrage de relancer un nouveau marché de travaux pour poursuivre le chantier.
Sur 19 nouveaux postulants, la commission d'appel d'offres du département du Rhône avait retenu les groupements conjoints conduits par les mandataires Vinci Construction France (avec GTM bâtiment et génie civil Lyon, Permasteelisa et Smac) et Léon Grosse (avec Iemants, Seele France et Bemo Systems France).
Dans le même temps, le conseil général avait revu à la hausse le budget alloué au projet, avec un montant total de 175,10 millions d'euros pour achever le musée des Confluences, dont 99,45 millions d'euros pour la seule construction.
Rappelons que lors du concours d'architecte en 2001, remporté par le cabinet viennois Coop-Himmelblau avec un projet complexe et ambitieux baptisé "Cristal-Nuage", le coût prévu était de 60 millions d'euros.