Validée par le SBTi, la trajectoire carbone de Bouygues Construction décryptée

L’entreprise a vu ses objectifs de réduction de ses émissions de carbone à l’horizon 2030 validés par la Science Based Targets initiative (SBTi). Découvrez comment elle compte agir pour les atteindre.

Archisobre
Pour réduire les émissions sur son scope 3 amont, Bouygues Construction travaillera sur la conception de ses bâtiments et notamment sur les matériaux utilisés (notamment les bétons bas carbone) et leur optimisation dans la mise en oeuvre.

Réduire de 40 % ses émissions directes de GES, mais aussi celles générées par les matériaux utilisés et l’exploitation des ouvrages, à raison de 30 % dans le bâtiment et 20 % dans les travaux publics, tel est le défi que s’est lancé Bouygues Construction.

Une trajectoire certifiée par la Science Based Targets initiative (SBTi) comme étant en adéquation avec les données scientifiques actuelles sur le climat et conforme aux accords de Paris.

Fixé à l’horizon 2030, cet objectif se veut ambitieux pour une société qui intervient dans de nombreux pays et s’appuie donc sur diverses chaînes logistiques pour servir ses clients à travers le monde.

Une capacité d’action propre

Pour l’atteindre, la filiale de Bouygues dispose de leviers puissants, en particulier sur ses scopes 1 et 2 qui recouvrent ses émissions directes. « Nous avons la main sur ces périmètres où nous accentuerons le développement des biocarburants, mais aussi de l’hydrogène et de l’électricité pour décarboner nos flottes. Tout l’enjeu consiste ici à déployer les énergies adaptées aux différentes typologies de matériels et véhicules », détaille Patrick N’Kodia, directeur de la transformation environnementale et digitale au sein de Bouygues Construction.

L’électrification des matériels est largement conditionnée à leur poidset s’appliquera donc, de fait, aux gammes les plus compactes et aux véhicules utilitaires. Les biocarburants, eux, permettront d’accompagner la baisse des émissions des machines plus lourdes, employées majoritairement dans le secteur des travaux publics, en attendant que l’hydrogène arrive à maturité.

Sur ce même volet énergétique, l’entreprise compte également s’appuyer sur l’acquisition de certificats d’énergie verte afin de garantir l’origine de la ressource achetée. Une décision dont elle espère qu’elle incitera les fournisseurs à investir dans ses énergies décarbonées.

Un écosystème à mobiliser

Agir sur son scope 3 amont, c’est-à-dire sur les matériaux utilisés pour construire, mais fabriqués par les industriels suppose de travailler de concert avec ces derniers. Il s’agira là de privilégier les bétons dits bas carbone (Cem1 à Cem3). Un parti pris qui induit de mener une réflexion tant sur l’organisation du chantier que sur les méthodes employées, mais pas seulement. « Il nous faut aussi pouvoir trouver ce type de béton partout dans le monde. Avec 65 % de nos activités à l’international, notre capacité à sourcer les fournisseurs sera centrale », poursuit Patrick n’Kodia le directeur. Une même problématique d’accès à la ressource se pose sur les aciers recyclés, bien plus faciles à obtenir en France que sur d’autres marchés à l’étranger.

Mais sélectionner le bon matériau n’est pas le seul moyen de limiter ses émissions. En optimiser les épaisseurs, pour les voiles des bâtiments ou les voussoirs des ouvrages de TP, est un autre levier à ne pas négliger. « Mais mettre en œuvre les meilleurs logiques d’écoconception nécessite un cadre réglementaire et normatif », rappelle Patrick NKodia qui n’oublie pas non plus l’importance de l’économie circulaire dans cette équation. « C’est la raison d’être de notre plateforme Cyneo qui vise à donner accès à des gisements de réemploi offrant toutes les garanties en termes de qualité ».

Un pari sur l’avenir

Reste enfin le scope 3 aval, celui de l’exploitation qui est faite des ouvrages bâtis par Bouygues Construction. « Nous aurions pu décider de ne pas le considérer, sans que cela ne remette en cause la validation du SBTi. Nous avons néanmoins décidé de l’intégrer, ce qui constitue un pari car il dépend quasi entièrement de l’acceptation par nos clients des solutions que nous proposons », conclut le directeur de la transformation dans l’espoir que ses derniers se tournent davantage vers la réhabilitation dont la massification permettrait une baisse substantielle des émissions.

Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !