Une Journée contre la précarité énergétique pour cibler trois chantiers prioritaires

Les organisateurs de la première Journée contre la précarité énergétique souhaitent mettre en avant trois enjeux : la rénovation globale, l'accès aux aides et le reste à charge pour les ménages les moins fortunés.

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Logement insalubre
Des logements mal isolés.

Visite de chantier pour assister à l’installation d’une pompe à chaleur, exposition photographique sur l’habitat indigne, colloque de l’Observatoire national de la précarité énergétique… En ce début de saison froide, la première édition de la Journée contre la précarité énergétique, le 10 novembre prochain, sera rythmée de 120 événements gratuits à destination du grand public et des décideurs. Ils seront organisés, en ligne et en présentiel, en métropole et en outre-mer, par des entreprises, des collectivités…

Derrière ce potentiel marronnier médiatique, un groupement de 20 acteurs, de Greenpeace à la Fondation Schneider Electric, en passant par les associations Habitat et Humanisme et Soliha. Soutenus par les ministères du Logement et de la Santé, ils souhaitent mettre en lumière « les 5,6 millions de ménages souffrant de cette forme de mal-logement, soit 20 % des ménages français », explique Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé Pierre.

Montée en puissance de la rénovation globale

Si le gouvernement communique sur 4,8 millions de logements classés F ou G, ces « passoires thermiques » à éradiquer, la Journée contre la précarité énergétique a également pour but de mettre en avant trois chantiers jugés prioritaires.

Le premier enjeu porte surla rénovation globale, qui peine à monter en puissance. « L’approche actuelle des morceaux de travaux ne conduit pas à la performance. 75 % des travaux ne permettent pas de changer de classe énergétique », rappelle Vincent Legrand, directeur général de l’entreprise de rénovation énergétique Dorémi.

La massification est pourtant en ordre de marche, assure le gouvernement. En témoigne le récent centrage des aides sur les rénovations globales, même si, sur le terrain, les entreprises se disent incapables de suivre la cadence imposée. La faute, entre autres, à un manque de main d’œuvre.

Le deuxième chantier à accélérer, selon les organisateurs, concerne l’accès aux aides. « Si vous n’êtes pas expert financier, difficile de vous y retrouver dans la jungle des aides », observe le dirigeant.

La création de France Rénov’ est une réponse du gouvernement. Mais il en faudra plus, selon Jean-Pierre Goudard, co-président de l’association CLER-Réseau pour la transition énergétique et élu local en zone rurale : « Pour bénéficier de MaPrimeRénov’, il faut aller sur Internet. Une mamy de 80 ans ne va jamais remplir son dossier. Un habitant d’un territoire sans Internet non plus. Or, les plus précaires ont tendance à se cacher, par honte. Il faut donc aller les chercher, les rassurer car ils ne sont pas responsables de ce qu’il leur arrive. »

« Doublement du chèque énergie »

Le troisième enjeu est d’ordre financer : le reste à charge. « Les aides représentent 80 % du montant total des travaux, c’est très bien. Mais pour les plus précaires, 20 % de reste à charge, on monte à 5 000 voire 10 000 € et c’est insupportable », grogne-t-il.

La solution ? Cumuler les aides associatives, intercommunales, départementales et régionales, en plus des dispositifs nationaux. « Il faut systématiser ce tour de table, trop rare aujourd’hui, car il permet d’atteindre le zéro reste à charge pour les plus démunis », assure Christophe Robert.

L’idée de ce rendez-vous qui pourrait devenir annuel vise enfin à peser dans le débat public, et celui de la présidentielle. Les candidats seront attendus, par Jean-Pierre Goudard, sur « la simplification administrative ».

Christophe Robert, lui, suggère un « doublement du chèque énergie », dont les 200 euros versés en moyenne cette année visent à régler des factures énergétiques ou une partie des travaux. « Le chèque énergie ne compense pas l’augmentation des coûts de l’énergie depuis le début d’année », souligne-t-il.

Selon le DG de la Fondation Abbé Pierre, « 3,5 millions de ménage ont un taux d’effort trop important pour la consommation énergétique, qui dépasse 8 % de leurs revenus » et « 4,7 millions de ménages ont froid à cause de leur budget restreint ou d’une mauvaise isolation du logement ».

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