Le groupe Jarnias annonçait comme objectif en 2022 d’atteindre 100 M€ de CA en 2026. En 2024, l’entreprise savoyarde spécialisée dans les travaux en hauteur revoit ses ambitions à la hausse : ce sera 120 M€ de CA en 2026, alors qu’il devrait être de 65 M€ cette année.
Mais si les jalons changent, la stratégie, elle, reste la même : « Continuer de fonder le développement de l’entreprise sur une croissance organique à deux chiffres et la booster grâce à des acquisitions avec des compétences que nous ne possédons pas », expose Xavier Rodriguez, président du groupe Jarnias depuis 2018.
Cette feuille de route s’est notamment matérialisée par l’acquisition de quatre entreprises en deux ans : Hautline à Lille, Thermo2S à Nantes (1,5 M€ CA pour 10 salariés), un centre de formation de travaux en hauteur à L’Haÿ-Les-Roses et, enfin, le rachat de TAN (2 M€ de CA ; 25 salariés), entreprise spécialisée dans le contrôle non destructif basée près de Rouen à Saint-Jean-du-Cardonnay (Seine-Maritime), annoncé le 28 juin.
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Une vision européenne
Cette dernière opération suit toujours la même logique : se positionner sur l’ensemble des secteurs liés aux travaux en hauteur, qui se répartissent en trois sous-activités : l’entretien du bâtiment, les travaux publics et l’industrie. « Ici encore, avec l’acquisition de TAN, nous suivons le marché : nos clients nous demandaient de réaliser des opérations de contrôle non destructif. Nous pouvons à présent le faire », explique avec simplicité Xavier Rodriguez.
Une nouvelle compétence donc, mais aussi une nouvelle zone géographique couverte puisque le groupe Jarnias profite de cette acquisition pour se développer en Normandie. « Nous maillons l’ensemble du territoire français, à l’exception du sud-ouest. Nous allons chercher dans les prochains mois à nous y développer. Puis, à termes, nous aimerions nous implanter dans plusieurs pays européens », explique le président de Jarnias.
L’entreprise est déjà présente en Suisse, se déplace aussi partout en Europe, « et nous avons une équipe qui travaille activement à l’acquisition d’entreprises hors de l’Hexagone », précise Xavier Rodriguez. Malgré son fort développement, le président du groupe veut devenir un acteur des travaux en hauteur total, et cherche ainsi à se positionner « dans le secteur de l’élagage et du soin des arbres, des expertises que nous n’avons pas », ajoute le dirigeant.
Une activité porteuse
Alors que la conjoncture du bâtiment fait grise mine, Xavier Rodriguez mise sur l’hyper spécialisation et la complexité de ses métiers pour porter l’entreprise, qui ont bénéficié notamment « d’un coup de projecteur lors de la reconstruction de Notre-Dame, rappelle-t-il. Le monde du BTP s’est alors rendu compte de toutes les possibilités qu’offre cette activité pour le secteur. »
Le groupe Jarnias réalise un tiers de son chiffre d’affaires dans les activités de protection, notamment en montagne, et un autre tiers dans l’entretien des bâtiments. « Nous sommes d’ailleurs historiquement présent sur le segment de la rénovation et de l’entretien du patrimoine, une compétence de niche porteuse », précise Xavier Rodriguez.
Le groupe Jarnias compte à présent 450 salariés, contre 150 il y a trois ans, et se comprend 9 sociétés.