Depuis le jardin, agrandir ce pavillon des années 1950 déjà reconfiguré à deux reprises n’était pas simple. Impossible de boucher la vue de la fenêtre du salon ou de priver la chambre semi-enterrée de son éclairage naturel. Plafonnée par l’altimétrie du chéneau pour ne pas s’élever devant un chien-assis, l’intervention était également bornée en longueur par la présence d’un pommier planté au milieu du jardin.
Exit donc l’agrandissement de plain-pied, les architectes ont opté pour un volume sur pilotis chargé d’abriter la nouvelle cuisine/salle à manger. Inscrite dans la continuité du rez-de-chaussée, l’extension est parfaitement calibrée pour répondre aux exigences de l’existant. Reliée a minima à la maison par un sas vitré, elle se tourne vers l’arrière boisé de la parcelle, au plus près du pommier tant apprécié. Pour rejoindre le jardin en contrebas, un escalier métallique se glisse entre le nouveau volume et l’ancien palier couvert transformé en cellier.
Transparence
Au volume complexe et opaque de la maison, les architectes opposent une extension épurée qui joue sur les transparences. La structure en acier est enveloppée d’une peau de verre nuancée qui diversifie les perceptions de la végétation?: vitrage extra-clair pour les baies et verre armé en bardage. Le choix des éléments de structure s’est avéré essentiel à l’optimisation du volume habitable dans l’enveloppe disponible. Poteaux et poutres sont réalisés avec le même profil, plancher et toiture sont constitués de bacs collaborants de 5?cm d’épaisseur qui maximisent la hauteur sous plafond à l’intérieur et sous le volume. Il a d’ailleurs fallu décaisser d’un mètre le terrain existant afin d’assurer l’habitabilité de la sous-face et créer le «?séjour d’été?» ou la «?salle de jeu de plein air?» des habitants et de leurs petits-enfants.
Tous les bâtiments nominés au prix d’architecture de la Première œuvre 2013 sont à retrouver dans la revue AMC « Une année d’architecture en France », datée de décembre 2013/janvier 2014 (pp. 111-129).