Mettant à profit les travaux de réhabilitation thermique de son pavillon, le maître d’ouvrage a souhaité en réorganiser le plan afin de renforcer les interactions avec le jardin. En plus de l’isolation par l’extérieur de l’enveloppe, l’architecte a conçu en réponse une petite extension de 11?m² dans le prolongement de la cuisine. Pour s’ouvrir au maximum sur le jardin et faire disparaître, au moins visuellement, la barrière physique entre l’intérieur et l’extérieur, la façade nord-est du nouveau volume est dématérialisée. Un mur invisible referme l’espace qui aurait pu s’apparenter à une terrasse à l’air libre s’il n’y avait pas eu l’ouverture rectangulaire indiquant la présence d’une paroi. Il a fallu réaliser une maquette au 1/50e pour convaincre le propriétaire de mettre en œuvre ce dispositif vitré étonnant?: un panneau de verre fixe de presque 4?m de large sur 2,8?m de haut contient une fenêtre qui permet la ventilation de l’espace intérieur. Conçue avec un verrier suisse, la paroi est parfaitement dessinée?: les menuiseries de la fenêtre oscillo-battante sont au nu du verre fixe, un double vitrage de 5?cm d’épaisseur appliqué à l’extérieur du bâti.
Tirer avantage du bâti d’origine
Mais la prouesse technique est coûteuse et impose d’être vigilant sur les autres lots qui ne doivent pas desservir pour autant la préciosité de l’objet. En installant l’extension sur la terrasse existante, l’architecte tire avantage du bâti d’origine pour réduire le poste du gros œuvre. Au-dessus du soubassement gardé tel quel, c’est la structure existante qui donne ses dimensions au nouveau volume. Réalisé en ossature bois, ce dernier est relié au jardin par un ouvrage en béton intégrant un escalier. Au fond du jardin, un garage est réalisé en structure bois. Il est bardé de planches de mélèze dont la pose en quinconce dessine un motif étoilé. Cette peau ajourée assure la ventilation et l’éclairage naturels de l’intérieur.
Tous les bâtiments nominés au prix d’architecture de la Première œuvre 2013 sont à retrouver dans la revue AMC « Une année d’architecture en France », datée de décembre 2013/janvier 2014 (pp. 111-129).