Territoires d’industrie fêtera, le 22 novembre prochain, ses trois ans. Avant de souffler sur les bougies, Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales, et Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée chargée de l’Industrie, participent, ce lundi 11 octobre à Bercy, à un comité de pilotage sur ce programme national de relance économique, qui vise notamment à relocaliser la production industrielle.
Sur les 1416 projets accélérés dans 146 bassins, le gouvernement a recensé 209 relocalisations. La majorité des sociétés lauréates ont été sélectionnées pour « des créations et extensions de sites », par exemple la construction d’une plate-forme logistique, ou pour « des acquisitions de machines » afin d’augmenter le rythme de cadence ou valoriser les déchets industriels, illustre le cabinet d’Agnès Pannier-Runacher.
La Nouvelle-Aquitaine, région la plus subventionnée
En termes d’entreprises accompagnées, l’agro-alimentaire est la filière la plus soutenue (20 %). Les industriels de la construction représentent 10 % des lauréats ; ceux des énergies, 5 % ; du bois, 4 %.
Les subventions proviennent de l’Etat, des opérateurs publics (Ademe, Banque des Territoires, Bpifrance, Pôle emploi…) et des Régions. Les premiers versements ont été réalisés en 2020, sur fond de confinements successifs.
Avec 56,5 M€ pour 126 projets, la Nouvelle-Aquitaine est la région la plus subventionnée. De son côté, l’Ile-de-France détient le record de sites soutenus : 160. Les industriels de la région-capitale ont touché 51,8 M€ de subventions.
13 500 emplois créés avant 2023
Le financement moyen par projet s’élève à 430 000€. Les entreprises accompagnées, en majorité des PME, se situent dans les Zones de revitalisation rurale (ZRR), les communes concernées par le plan d’investissement Action cœur de ville (ACV) ou encore les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV).
Logique, selon le cabinet de Jacqueline Gourault : « Le programme vise à accompagner les territoires qui n’ont pas forcément les moyens d’avoir une équipe dédiée, un expert du développement économique capable de parler aux élus et aux industriels, d’aller chercher des financements. D’où le déploiement, par le gouvernement, de 50 chefs de projets dans les territoires en difficultés. » En plus des Outre-mer, ces derniers interviennent dans toutes les régions métropolitaines, à l’exception de la Bretagne.
A la clé, 27 000 emplois industriels créés ou à créer, dont la moitié avant 2023. Le gouvernement se base sur les prévisions des lauréats, qui doivent dépenser l’argent public reçu sous deux ans. La part des postes pérennes n’est pas estimée. Mais selon une enquête réalisée en ligne par le gouvernement auprès de 142 bénéficiaires, 74 % des emplois créés ou à créer sont en CDI.
Plus de 75 000 postes sont actuellement à pourvoir dans l’industrie. La France, qui avait perdu un million d’emplois industriels entre 2000 et 2016, en a recréés plus de 30 000 de 2017 à 2019. De quoi susciter l’intérêt des investisseurs étrangers, qui en ont fait, depuis 2018, la première destination européenne pour les projets industriels.