Selon les chiffres de l’agence allemande pour l’emploi, plus de 300 000 réfugiés étaient embauchés fin 2018 sur le marché du travail et disposaient d’un emploi soumis à cotisations sociales, une augmentation de 50% par rapport à 2017. Proportionnellement, le secteur du BTP est celui qui puise au maximum dans cette réserve de main-d’œuvre. Plus de 10% de ces réfugiés travaillaient en effet dans la construction.
Par ailleurs, le secteur du BTP forme actuellement deux fois plus d’apprentis issus de l’immigration que les autres secteurs de l'économie (19% contre 8% en moyenne). Ces derniers ont contribué à l’augmentation du nombre de places d’apprentissage dans le BTP de 8% en 2018 (+7% en 2017). « Nous sommes agréablement surpris par leur dextérité mais aussi par l’énergie qu’ils déploient pour suivre leur formation », insiste Torsten Rendtel, le directeur du Centre de formation des apprentis du bâtiment à Hambourg qui forme actuellement 140 réfugiés sur les 550 jeunes présents.
Une loi sur l’immigration de main d’œuvre qualifiée pour répondre à la pénurie
Les entreprises sont également satisfaites de cette main-d’œuvre étrangère. « Certaines firmes insistent même pour en avoir plus car ils font preuve d’une grande maturité », ajoute Torsten Rendtel.
L’assemblée fédérale (Bundestag) a approuvé, début juin, la loi sur l’immigration de main d’œuvre qualifiée (Fachkräfteeinwanderungsgesetz). Très attendue par le patronat, cette loi entrera en vigueur le 1er janvier 2020 pour faciliter la venue en Allemagne de travailleurs qualifiés hors Union européenne afin de répondre à la pénurie de main d’œuvre qui menace l'économie.