Quel sens donner au prolongement du programme Action Cœur de ville jusqu’en 2026, au lieu de 2022 ?
Cette décision répond à une très forte attente des élus de tous bords politiques, remontée au Premier ministre par la ministre de la Cohésion des territoires.
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Jean Castex a axé sa réponse sur deux points : d’abord terminer en 2022 le programme engagé en 2018, avec ses 5 milliards d’euros auxquels s’ajoutent les fonds du plan de relance ; ensuite, prolonger le dispositif jusqu’en 2026, à charge pour la ministre de la Cohésion des Territoires d’engager le chantier d’une nouvelle maquette, notamment financière, en étroite concertation avec la Caisse des dépôts-Banque des territoires, Action Logement et l’Agence nationale pour l’habitat. Tout reste à construire pour cette deuxième période 2023-2026. Les acteurs du programme s’attendent à une place centrale des trois transitions démographique, écologique et économique.
Il ne s’agit donc pas d’étaler le programme initial sur une durée plus longue ?
Pas du tout. D’ailleurs, avec 2,8 milliards d’euros engagés à fin juin, je n’ai pas d’inquiétude sur la consommation des 5 milliards programmés jusqu’à la fin 2022. Les villes concernées tiennent leur promesse de contribution à la relance, avec près de 7000 actions lancées. Elles ont su se positionner parmi les premiers bénéficiaires du fonds Friches.
Mais pour aller plus loin, les élus ont désormais besoin de visibilité jusqu’au terme de leur mandat. L’unanimité de leur demande valide le choix de la méthode fondée sur la confiance, mise en œuvre par le gouvernement. Mon expérience de sept ans à la direction générale des services de l’Association des maires de France m’y a préparé.
Dans la perspective de la rencontre nationale Action cœur de ville programmée le 7 septembre, pouvez-vous expliciter les types de projets qui pourraient correspondre aux trois transitions dont vous parlez ?
Dans la foulée du rapport « Nous vieillirons ensemble » remis en mai par Luc Broussy, les villes moyennes peuvent jouer un rôle démonstrateur en matière d’adaptation au vieillissement.
Sur le plan écologique, les sept « territoires pilotes de la sobriété foncière », cœur d’un réseau qui compte désormais 25 membres, montrent les voies à suivre dans la reconversion de friches, la conquête de dents creuses ou l’identification de sites potentiels longtemps ignorés. Ce second volet intègrera également la nature en ville appréhendée comme infrastructure, notamment pour la gestion des eaux pluviales.
Enfin, sur le plan économique, la seconde période d’ACV approfondira les questions des relocalisations, des formations, de nouvelle organisation du travail, en particulier les tiers lieux. A propos des villes moyennes comme moteur d’une nouvelle croissance durable, les participants à la rencontre du 7 septembre écouteront l’intervention de Paul Hermelin, président de Cap Gemini. Mais le temps fort viendra d’une très haute autorité de l’Etat qui clôturera cet événement, le dernier rendez-vous national d’ACV pour l'actuelle mandature.