Nouvelle alerte de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE). Financé lui-même à moitié par des fonds publics, mais aussi par des entreprises comme Saint-Gobain et GRDF, il s’est intéressé aux moyens alloués pour cette adaptation: à la fois la « réduction des vulnérabilités », la « gestion des crises » et la « prise en charge des dommages » en lien avec le changement climatique.
« La période 2020-2024 a effectivement été celle d’une réelle prise en charge du sujet (...). L’adaptation a – comme la planification écologique plus largement – bénéficié des politiques de relance post-Covid », se félicite l’I4CE, le 12 septembre.
Le gouvernement a présenté en mars son troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-3), destiné à préparer les transports, les infrastructures énergétiques ou l’agriculture à un réchauffement en France de 4°C d’ici la fin du siècle. Mais l’I4CE reprend à son compte l’estimation du Haut Conseil pour le climat, selon lequel « les financements connus à ce stade pour le PNACC-3 sont insuffisants comparés aux estimations de besoin ».
Réductions voire annulations de crédits
« La période plus récente – marquée par la contrainte budgétaire – fait peser d’importantes incertitudes sur la suite de la dynamique », d’après les auteurs du rapport « Adapter la France à +4°C: moyens, besoins, financements ». Et si « certaines avancées semblent bien acquises, d’autres en revanche pourraient être remises en cause », avancent-ils. Le Fonds vert, qui soutient les collectivités, a vu ses ressources baisser en 2025.
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L’I4CE s’inquiète en particulier de « la fin d’un cycle de politiques d’aides à l’investissement sans que les relais ne soient prévus » et de la baisse de certaines dépenses, avec « une réduction nette des crédits pourtant initialement prévus » voire « des annulations de crédits ». « Les premières discussions engagées dans le cadre de la préparation du budget 2026 ne laissent pas entrevoir d’amélioration à court terme », ajoute-t-il.
Les auteurs chiffrent à 1,7Md€ en 2025 les dépenses publiques consacrées à l’adaptation climatique. Plus de la moitié de la somme (939M€) correspond aux programmes des Agences de l’eau pour économiser cette ressource.
En 2024, l’I4CE estimait que les investissements publics annuels de la France devaient plus que tripler à l’horizon 2030, sauf réformes susceptibles d’en transférer une part vers les entreprises et les ménages. L’institut jugeait alors que la rénovation des bâtiments et le ferroviaire étaient à prioriser.