C’est désormais officiel, le Stade de France va changer de mains. Après 30 années de gestion par le binôme Vinci et Bouygues, l’enceinte située à Saint-Denis, au nord de Paris, sera désormais exploitée par le groupe d’événementiel GL Events Venues. Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, et la ministre des Sports, Marie Barsacq, ont signé lundi 16 juin 2025 le nouveau contrat de concession qui débutera le 5 août prochain.
« Le Stade de France bénéficiera d’investissements importants pour des travaux de modernisation, d’accessibilité et d’optimisation énergétique, entièrement financés par le concessionnaire », indique Bercy dans un communiqué.
Deux ans de procédure
Cette signature vient mettre un terme à la longue procédure de passation débutée en mars 2023. L’Etat avait alors envisagé de vendre le Stade de France sous la forme d’une cession avec charges. Avant d'opter finalement pour une nouvelle concession, après que Fin Infra, la Mission d’appui au financement des infrastructures rattachée au Trésor, ait écarté l’unique offre d’achat reçue. Elle émanait d’un groupement composé d’ASM Global, NGE, Dubrac TP et Poulmaire Gestion Fiduciaire.
Deux recours
La procédure d’attribution de la concession a été émaillée ces derniers mois par les recours formés par le consortium Vinci-Bouygues, candidat à sa succession. En février 2025, le tribunal administratif de Montreuil avait rejeté le premier référé précontractuel des deux majors, qui remettaient en cause la décision de l’Etat d’entrer en négociations exclusives avec GL Events. Le pourvoi en cassation formé contre l’ordonnance du TA avait été lui aussi rejeté par le Conseil d’Etat en avril dernier.
Le deuxième référé initié n’a pas non plus fait florès. Le 12 juin, le TA de Montreuil écartait à nouveau tous les moyens soulevés par les deux majors pour contester l’attribution de la concession à GL Events.
Si la signature du contrat marque la fin de la procédure de passation, elle ne signifie pas nécessairement que le feuilleton judiciaire est terminé. Vinci et Bouygues dispose toujours de la possibilité d’engager un recours « Tarn-et-Garonne » pour contester la validité de la concession conclue entre l’Etat et GL Events.
Un référé précontractuel permet à un candidat de remettre en cause la procédure de passation d’un contrat de la commande publique avant que celui-ci ne soit signé. Une fois signé, il est possible de saisir le juge d’un référé contractuel. A noter toutefois que cette voie de recours est en principe fermée aux requérants ayant préalablement formé un référé précontractuel.