Depuis le 1er janvier dernier, les nouveaux quotas de la F-Gas III sont entrés en vigueur. Cela signifie que la quantité globale de fluides frigorigènes (exprimée en tonne équivalent CO2) que les producteurs et les importateurs peuvent mettre sur le marché est désormais limitée. En effet, la révision de la réglementation européenne F-GAS RE 2014/573 dans sa version de 2014 qui est devenue RE 2024/573 il y a un an, le 11 mars 2024, vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre provenant des gaz fluorés (F-gas) vise à diviser par cinq les émissions de CO2 d'ici 2030, grâce à la mise en place de quotas dégressifs.
Cette nouvelle donne signe définitivement la fin de l’abondance des fluides frigorigènes HFC. Elle oblige les entreprises du secteur à s’adapter et à revoir leurs pratiques pour utiliser des fluides à bas Potentiel de réchauffement planétaire (PRP ou GWP en anglais).

Révision des quotas de la F GAS III © Snefcca
Optimiser la récupération des fluides du parc existant
Dans ce contexte, le Syndicat national des entreprises du froid, des équipements de cuisines professionnelles et du conditionnement de l’air (Snefcca), qui regroupe près de 1300 entreprises, va à la rencontre des installateurs en région pour expliquer les impacts de cette nouvelle réduction.
Désormais, les installateurs doivent davantage récupérer, recycler et régénérer les fluides. Les fluides à faible pouvoir de réchauffement comme le R 448A (PRP =1400), R 449A (PRP = 400), R 134a (PRP = 1430) et R 410A (PRP= 2100) représentaient 75 % de la consommation totale des HFC en 2024. Au regard de leur poids général dans les quotas, ils risquent de disparaître à court terme. C’est pourquoi tout reliquat de fluide frigorigène doit être optimisé et valorisé au maximum pour garantir la pérennité du parc installé. De même, toute opération d’appoint par un autre fluide dans des installations existantes est à proscrire afin de ne pas obérer un recyclage ou une régénération du fluide frigorigène qui pourra ainsi être réutilisé. La règle des 3R devient vitale pour la maintenance du parc existant.
Afin de maintenir durablement les installations et repousser leur obsolescence règlementaire, l’installateur peut également augmenter la fréquence de contrôle d’étanchéité ou installer des systèmes permanents de détection de fuites sur les installations.
Des installations neuves à très bas PRP
Quant aux chantiers neufs, les installateurs devront désormais s’orienter systématiquement vers des fluides dont le PRP est inférieur à 1500 en 2025 et à 150 à partir de 2030. Des échéances qui doivent être anticipées avec les solutions aux PRP les plus faibles, car elles n’ont pas été corrélées à la maintenance, ce qui pourrait donc entrainer l'obsolescence règlementaire des installations.
Le R 410A, au fort pouvoir de réchauffement est l’un des premiers fluides frigorigènes qui va se tarir rapidement. Le Snefcca appelle donc à cesser de l’utiliser dès maintenant, pour éviter des problèmes de garantie ou rendre incertaine la maintenance des dispositifs qui l'utilisent.