La construction métallique fait son bilan de l’année 2023. Le Syndicat français de la construction métallique (SCMF) a annoncé jeudi 1er février une croissance du chiffre d’affaires des 800 entreprises françaises du secteur de 3,5 % (non consolidé) l'année écoulée. La construction métallique devrait atteindre les 4,3 Mds€ de CA, dont 10 % à l’export, pour 780 000 tonnes d’acier.
Malgré cette croissance modérée « nos entreprises, principalement familiales, continuent d’investir en moyenne à hauteur de 10 % de leur chiffre d’affaires », commente Roger Briand, président du syndicat.
Les ouvrages d’art et l’industrie en pole position
Le secteur a pu compter sur quelques typologies de constructions porteuses (voir graphique), parmi lesquelles des ouvrages d’art, mais aussi les gares ou encore les projets des lignes 16 et 17 du Grand Paris. Les bâtiments industriels et commerciaux profitent de tendances favorables, comme les ombrières et les supports de centrales photovoltaïques, notamment pour les parkings.

Dans le détail, au troisième trimestre 2023 par rapport à la même période de l’année précédent, le tonnage global a augmenté de 6,52 %, les carnets de commandes globaux de 0,75 %, mais ceux du marché intérieur accusent une baisse de 5,40 %. « Ces derniers devraient remonter, précise Roger Briand, nos entreprises ont remarqué des améliorations en fin d’année. » Ainsi, les sociétés représentées par le SCMF affichent des carnets de commande « confortables » selon son président entre 6 et 12 mois.

Des inquiétudes sur le taux de capacité de production
Cependant, certains signaux négatifs se font sentir dans le secteur du métal : « En 2023, les donneurs d’ordres ont été plus hésitants, avec des décisions qui se sont faites attendre. Pour les acteurs de l’acier, la gestion du planning d’activité a été plus complexe, avec de surcroit des retards sur les chantiers. »
Au-delà de ces difficultés, le président du SCMF s’inquiète plus particulièrement de la baisse du taux de capacité de production en France depuis novembre 2022 (voir graphique). « Il s’agit d’un indicateur qui concerne toute l’économie française, mais nous avons remarqué qu’il existait une corrélation avec notre activité. Ainsi, au-dessus de 80 %, les industriels et acteurs économiques ont besoin d’accroitre leurs capacités de production et donc de construire. Or, il est de 76 % en décembre 2023… » Pour rappel, les bâtiments industriels représentent 61,4% de l’activité du secteur, qui détient 78 % de part de marché.

La rénovation et le réemploi en ligne de mire
Face à cette conjoncture économique, les constructeurs métalliques ne veulent pas rater le train de la rénovation et du réemploi pour porter leur activité. Le SCMF estime aujourd’hui que la réhabilitation représente entre 5 et 10 % de l’activité. Côté réemploi, le syndicat continue d’enfoncer le clou : « Nous sommes en train de finaliser le dépôt de la première recommandation professionnelle concernant le réemploi de matériaux structurels en acier, un document rédigé par le Centre technique industriel de la construction métallique (CTICM). » Le bureau de recherche de la profession souhaite ainsi faciliter l’analyse des caractéristiques des aciers déposés afin de les inclure plus facilement dans la conception des bâtiments.