Le bout du tunnel de la crise du logement paraît bien loin.
Les données provisoires du ministère de la Transition écologique, mises en ligne le 30 avril, illustrent les difficultés des opérateurs contraints de tailler dans leurs effectifs, des collectivités qui délivrent les permis de construire (PC) et peuvent débloquer des programmes privés à l’image de Rennes Métropole, et des pouvoirs publics en « guerre » avec les promoteurs immobiliers, selon leur porte-parole Pascal Boulanger, à renverser la tendance.
358 600 logements autorisés
Seulement 358 600 logements ont été autorisés ces douze derniers mois à fin mars (-19,8% par rapport aux douze mois précédents), soit un niveau historiquement bas. Selon la Fédération française du bâtiment (FFB), il faut remonter à 1992 pour trouver une activité aussi faible.

La courbe des mises en chantier de logements poursuit son plongeon sur les douze derniers mois. © Ministère de la Transition écologique
Les autorisations de logements individuels ont diminué de -22,2%, à 129 200 unités. Les logements individuels purs comme les logements individuels groupés auraient reculé respectivement de - 25% et - 15,8%.
Dans le collectif, les autorisations de logements ordinaires ont reculé plus fortement (-20,6%) que celles des logements gérés (-8,8%), en résidence étudiants ou seniors principalement.
283 200 logements commencés
En ce qui concerne les mises en chantier, le plongeon se poursuit, faute de demande solvable malgré les rabais concédés par les opérateurs qui rognent leurs marges.
D'avril 2023 à mars 2024, le ministère a recensé 283 200 logements commencés (-23,3%). Un nombre lui aussi historiquement bas.
Dans le détail, les logements individuels purs (-33,3%), les logements collectifs ordinaires (-22,8%), les logements en résidence (-3,2 %) et les logements individuels groupés (-11,2%) affichent tous des baisses à deux chiffres.
Le rythme de production actuel est presque deux fois inférieur à celui souhaité par l’Union sociale pour l’habitat, qui a estimé le besoin annuel de la France à 518 000 nouveaux logements. De son côté, le Secrétariat à la planification écologique conseille de mettre en chantier 360 000 logements maximum par an, au nom de la décarbonation et de la sobriété foncière.