Seulement 885M€ ont été investis dans les bureaux, commerces, locaux d’activités et entrepôts français au premier trimestre 2024, selon les données mises en ligne par Immostat le 5 avril. Il faut remonter au deuxième trimestre 2009 pour trouver un niveau plus bas (820M€), en raison de la crise financière de 2008 qui avait secoué l’immobilier pendant plusieurs années.
« Les enjeux de transition écologique ne seront pas atteints sans l’implication massive des investisseurs, avertit Frédéric Goupil de Bouillé, président de l’Association des directeurs immobiliers (ADI). Les dépenses nécessaires à l’atteinte des objectifs du dispositif Eco Energie Tertiaire sont de l’ordre de 15Mds€ par an selon le Secrétariat général à la planification écologique, contre 3 à 4Mds€ aujourd’hui. »
Nouveau record de m² de bureaux vides
D’autres indicateurs trimestriels soulignent la mauvaise passe dans laquelle se trouve le secteur. Commençons par le bureau, la classe d’actifs la plus appréciée traditionnellement des investisseurs, pour sa rentabilité. En Ile-de-France, premier marché, l’offre immédiate continue de grimper, pour atteindre un nouveau record : 4,9 millions de m². Avant la pandémie de coronavirus qui a incité les entreprises à réduire leur empreinte immobilière, celle-ci s’élevait à 2,7 millions de m².
Ce quasi doublement - en quatre ans - de la surface totale de bureaux franciliens vides est un argument de poids pour les partisans d’une massification des transformations de ces immeubles en logements. Parmi eux : le député Romain Daubié, à l’origine d’un projet de loi qui vise notamment à « créer un permis de construire à destinations successives ».
Le voyant de la demande placée demeure par ailleurs dans le rouge. Seulement 451 700 m² de bureaux ont été commercialisés en Ile-de-France ces trois derniers mois. « Un niveau (…) inférieur de 15% à la moyenne décennale », selon la société de conseil JLL.
Le marché de la logistique se détend
Concernant l’immobilier logistique, « le fléchissement de la demande placée conjugué à la hausse des libérations participe d’un relâchement de la tension pesant sur l’offre » de bâtiments disponibles à l’échelle nationale, commente CBRE.
La France compte 2,8 millions de m² logistiques disponibles (+65% sur un an). Le taux de vacance national demeure toutefois sous le seuil de tension, estimé par la société de conseil à 5%. Conclusion des brokers : les loyers vont continuer d’augmenter, mais moins fortement que ces précédentes années.