HLM : des solutions pour loger davantage de jeunes

L’Union nationale des comités locaux pour le logement autonome des jeunes (UNCLLAJ) dévoile ses propositions pour simplifier l'accès du parc social aux 18-30 ans, minoritaires. Le réseau associatif milite, entre autres, pour une augmentation de la participation des employeurs à l’effort de construction (PEEC).

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Des logements sociaux à Poitiers (Vienne).

Les titulaires de bail âgés de moins de 30 ans occupent 8 % du parc social. Ils étaient 30 % au début des années 80. Pourquoi ces données en chute libre ? Parce que « les jeunes entrent dans le parc social mais pas à un niveau suffisant pour compenser le vieillissement des occupants, en raison du manque de mobilités », observe Tommy Veyrat, délégué national de l’Union nationale des comités locaux pour le logement autonome des jeunes.

A l’approche de l’élection présidentielle, l’UNCLLAJ dévoile, ce 18 janvier, ses propositions pour les 6 à 7 millions de 18-30 ans « théoriquement éligibles au logement locatif social (LLS), en extrapolant les chiffres de l’Insee et les critères de demandes », souligne-t-il.

Si plus d’un jeune demandeur sur trois vit sous le seuil de pauvreté, l’idée n’est pas de favoriser une classe d’âges au détriment d’une autre dans l’attribution d’un HLM, mais de faciliter l’accès à tous les publics, en particulier les jeunes. « La jeunesse amplifie la situation de précarité. En effet, les jeunes ont plus de probabilités de se retrouver sous le seuil pauvreté, de signer des contrats de travail précaires… Donc ils ont plus besoin de logements très sociaux - PLAI et PLUS - dont la production a fortement ralenti ces dernières années », explique-t-il.

Augmenter la participation des employeurs

L’objectif numéro un consiste à « mieux financer la construction de logement social plutôt que de financer du logement privé », lit-on dans la synthèse de l’UNCLLAJ. Par exemple : « mettre fin au gaspillage des dispositifs d’exonération fiscale (Cosse, Pinel…) pour la production de logement privé (hors logements confiés en mandat de gestion aux agences immobilières à vocation sociale), et transférer ces fonds dans la production de logement social ».

Le réseau associatif suggère également de « supprimer la Réduction du loyer de solidarité (RLS, une baisse des loyers en symétrie de la baisse des APL, NDLR), qui a mis en difficulté les finances des bailleurs sociaux, en échange d’une programmation ambitieuse en matière de logement très social (PLAI) ». Autre piste à étudier : augmenter la participation des employeurs à l’effort de construction (Peec), la ressource d’Action Logement, « en se rapprochant des 1% pour l’ensemble des employeurs publics et privés ». Le taux est actuellement fixé à 0,45% de la masse salariale des entreprises de plus de 50 salariés.

Parmi les chantiers en cours à accélérer pour simplifier la mobilité des jeunes : le système national d'enregistrement (SNE). Autrement dit, le passage d’un dispositif national départementalisé à un numéro unique national de demande de logement social. « Pour changer de département actuellement, il ne suffit pas d’actualiser sa demande et conserver le bénéfice de l'ancienneté, il faut déposer une nouvelle demande dans le département ciblé », déplore Tommy Veyrat.

En matière de construction de logements sociaux, le réseau associatif pointe le désengagement de l’Etat. « Depuis la loi de finances 2019, l’Etat a stoppé sa contribution au Fonds national des aides à la pierre (Fnap). Aujourd’hui 87% du budget du Fnap vient des contributions des bailleurs et d’Action Logement, le reste étant composé principalement des prélèvements sur les communes carencées au regard de la loi SRU », rappelle Tommy Veyrat.

Collectivités, à vous de jouer

Les collectivités ont aussi un rôle à jouer. « Les jeunes sont considérés de passage car la période 18-30 ans ne rimerait qu’avec mobilité, des premiers stages, des petits boulots… Résultat, les collectivités ne les orientent que vers des logements spécifiques comme les foyers de jeunes travailleurs. Il faut un changement de stratégie et questionner cette injonction à la mobilité », développe-t-il.

L’UNCLLAJ veut en outre « accompagner massivement les ménages jeunes vers et dans le logement par des dispositifs de droit commun. » Concrètement ? « Inciter les jeunes à se tourner vers notre réseau d’une centaine d’associations qui accueille des jeunes précaires, des étudiants… pour les accompagner dans la construction de leurs dossiers, des démarches chronophages avec plein de cas particuliers, jusqu’à l’installation dans le logement », illustre son porte-parole.

Cela passe par la multiplication des campagnes de communication via « les maisons de l’habitat intercommunales, guichet unique d’informations sur le logement », poursuit-il. Les territoires en retard sur ce dossier sont les collectivités rurales, disposant de moins de moyens par rapport aux métropoles plus offensives sur la problématique du logement.

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