Quarante ans après l'émergence de la pyramide de Pei, un concours international d'architecture est lancé depuis quelques semaines pour la «renaissance» d’un Louvre «repensé, restauré, agrandi et optimisé». Le 31 juillet, le ministère de la Culture en a rappelé les principaux attendus dans un communiqué. Il a surtout dévoilé la composition du jury qui aura à trancher sur ce projet très attendu.
Annoncée dès janvier dernier par le Président de la République, Emmanuel Macron, cette compétition a d'abord pour ambition de restaurer les conditions d'accueil dans cette institution mondialement connue, mais de fait surfréquentée et aujourd'hui à bout de souffle.
L'avis annonçant ce concours international restreint a été publié le 27 juin dernier et a précisé les contours de la consultation dont le grand sujet est l'ouverture d'un nouvel accès public à l'est du monument, au pied de sa grande colonnade. Y est aussi fixé le calendrier : réception des candidatures avant le 1er septembre prochain, puis désignation des cinq candidatures retenues en octobre 2025 et enfin, en janvier 2026, annonce du lauréat qui aura été choisi par le jury désormais connu.
Composition complète du jury
A musée illustre, aréopage distingué... Composé de 29 membres, celui-ci sera ainsi présidé par Marc Guillaume, préfet de la région Ile-de-France, préfet de Paris. Sa vice-présidence sera assurée par Laurence des Cars, présidente-directrice du musée du Louvre.
Il est complété comme suit :
- de représentants du maître d’ouvrage désignés en raison de leurs fonctions : Jean-François Hébert, directeur général des patrimoines et de l’architecture du ministère de la Culture ; Christian Mourougane, président de l’Oppic ; Francis Steinbock, administrateur général adjoint du musée du Louvre, ainsi qu'Arnaud Amelot, qui dirige l’architecture, de la maintenance et des jardins de l'établissement du Louvre. La maire de Paris, Anne Hidalgo, figure également dans la composition du jury, d'autant que le futur projet aura une composante d'aménagements des espaces publics appartenants au musée, qui sera mené en coordination avec des travaux que le Ville mène sur le domaine municipal.
- Au titre des «personnalités qualifiées» et architectes : François Chatillon, l'architecte en chef des monuments historiques (ACMH) en charge depuis quelques mois des bâtiments du Louvre, Anne Démians et Bernard Desmoulins, tous deux membres de l'Académie des beaux-arts, Roger Diener de l'agence suisse Diener & Diener, Lina Ghotmeh, qui a remporté en février un concours pour le réaménagement de l'aile ouest du British Museum, à Londres, et Hala Wardé, qui a mené aux côtés de Jean Nouvel la construction du Louvre Abu Dhabi, achevée en 2017. Enfin, est également convié à ce titre Li Chung Pei, qui n'est autre que le fils de l'architecte sino-américain Ieoh-Ming Pei (1917-2019) qui avait donc mené le projet du Grand Louvre dans les années 1980.
- Au titre des «personnalités intéressées» : Barry Bergdoll, historien ; Emilie Girard, directrice des musées de Strasbourg ; Neil Mc Gregor, historien de l'art qui a dirigé le British Museum de 1987 à 2002 ; Sam Keller, directeur de la Fondation Beyeler de Bâle ; Marie Lavandier, présidente du Centre des monuments nationaux (CMN) ; Sophie-Justine Lieber, directrice générale de l’association «Les Arts décoratifs» et Simon Texier, secrétaire général de la Commission du Vieux Paris, professeur d’histoire de l’art contemporain.
- y assistent enfin, à titre consultatif : Luc Allaire, secrétaire général du ministère de la Culture ; Sébastien Allard, directeur du département des peintures du musée du Louvre ; Valérie Forey-Jauregui, directrice générale de l’Oppic ; Cécile Rives, directrice de projet du «Louvre-Nouvelle Renaissance» ; Marie Lacambre, directrice financière, juridique et des moyens du musée du Louvre et Alexandre Labasse, directeur de l'Apur.
Quatre axes stratégiques
Dans son communiqué le ministère de la Culture rappellait lesquatre axes stratégiques du projet :
- Offrir au public de nouveaux accès à l'établissement par la partie orientale du palais (Grande colonnade) qui proposeront les services et le confort attendus du musée le plus visité au monde ;
- Concevoir et réaliser de nouveaux espaces sous la Cour Carrée et les jardins périphériques afin d’y accueillir, notamment, une nouvelle salle pour la Joconde, dans l’objectif d'offrir des conditions de visite optimales de l’œuvre ;
- Mettre en valeur la Grande colonnade de Perrault, chef-d’œuvre de l’architecture classique française du XVIIe siècle, créée sous le règne de Louis XIV ;
- Reconnecter le Louvre à son environnement et à la ville. Le périmètre concerné s’étend des fossés de la Grande colonnade jusqu’au droit du front bâti sur la place du Louvre.
