Bordeaux Métropole, a décidé, mardi 17 mars, la prolongation de la période de consultation pour les appels de 45 jours par rapport aux dates initialement prévues. Jusqu’à nouvel ordre, la métropole ne lancera pas de nouveaux appels d’offres sauf en cas d’urgence. Concernant les chantiers en cours, si la collectivité estimait mardi que l’arrêt des travaux relevait de la décision des entreprises, la position a changé jeudi 19 mars : elle demande l’arrêt des chantiers.
Dans le cas de la poursuite d’un chantier, les équipes de Bordeaux Métropole sont chargées de suivre son bon déroulement. Enfin, pour le paiement des entreprises : la collectivité s’engage à traiter le plus rapidement possible, en fonction du personnel disponible, les factures déposées. Les mesures sont assez similaires au conseil départemental de la Gironde : les maîtres d’œuvre départementaux restent en lien avec les entreprises par téléphone et courrier électronique lorsque le télétravail est possible. Les factures seront honorées. Les délais de consultation des marchés seront rallongés, a minima jusqu’au 23 avril 2020.
Souplesse
Les marchés en cours seront, soit prolongés, soit adaptés, si l’activité se maintient en mode dégradé. De manière générale, si des entreprises souhaitent continuer à travailler, le département mobilisera une maîtrise d’œuvre a minima et les conditions de sécurité devront toutes être respectées (réunion de chantier par visioconférence, par exemple). En Dordogne, les maîtres d’œuvre et les entreprises ont arrêté par elles-mêmes les chantiers qui étaient en cours. Il n’y a donc plus d’activité avec des prestataires externes. Les agents ont procédé mardi à des visites de chantier pour vérifier qu’ils étaient bien mis en sécurité le temps de leur suspension (barrières bien fermées par exemple pour les chantiers de bâtiments). Quelques interventions sont réalisées par les agents pour sécuriser et fermer les sites départementaux et apposer des panneaux d’information du public.
A Bordeaux, le maire Nicolas Florian et a annoncé l’exonération des taxes d’occupation du domaine public et de la « souplesse » dans l’application des pénalités de retard sur les marchés publics.Domofrance, bailleur majeur dans la région, la philosophie est la même : « Côté chantiers, tous les programmes nouveaux sont impactés ; on ne fait pas d’OS de clôture, on laisse cela au bon vouloir des entreprises. Quand elles ferment le chantier, on leur demande de boucler les sites pour éviter les risques d’accès non autorisé au chantier et d’accident. Pour les travaux de réhabilitation, certaines entreprises ne vont plus sur site, certaines continuent ; j’estime que 50 % des chantiers sont gelés actuellement. Les entreprises qui assurent le suivi technique, comme Proxiserve et les urgences comme Engie, nous assurent du suivi et de la maintenance pour le chauffage, l’eau, les ascenseurs, les portes de garage », a détaillé hier Francis Stephan, le directeur général.
Des salariés contrôlés priés de rentrer chez eux
En somme, les maîtres d’ouvrage publics accompagnent et soutiennent les entreprises, mais les laissent responsables face à la décision de suspendre ou non les chantiers.
Ce qui n’a rien d’évident selon la FFB régionale… D’autant que le coronavirus n’est considéré comme un cas de force majeure que pour les chantiers d’Etat. « Nous avons rencontré le ministre pour demander la cessation des chantiers et la mise en sécurité du personnel », explique-t-on à la FFB Nouvelle-Aquitaine. A ce jour, tous les cas de figure existent, « certains ont mis leurs salariés au chômage partiel, d’autres en arrêt maladie et d’autres encore maintiennent leurs chantiers pour les urgences et dépannages ». Mais sur le terrain, les décisions prises peuvent être difficiles à maintenir : « en Haute-Vienne, des salariés ont été contrôlés et malgré la dérogation, ils ont dû rentrer chez eux », rapporte la FFB.
L’autre problème qui se pose est le déplacement : « si les distances de sécurité peuvent être maintenues sur le chantier, c’est plus compliqué dans le camion qui transporte les salariés… » L’objectif n° 1 de la fédération reste la santé des salariés. C’est pour cette raison que la fédération souhaiterait un report des chantiers d’une semaine. « On attend les décrets sur l’indemnisation des salariés », ajoute la FFB. Tout en reconnaissant qu’ils bénéficient d’une protection assez complète et que les organismes sociaux ont assuré qu’ils indemniseraient au mieux.