Comment Français et Allemands peuvent-ils se « nourrir » de leurs expériences respectives pour réussir l’adaptation de la construction aux risques climatiques et leur atténuation ? Le colloque programmé mardi 21 juin à Strasbourg (Bas-Rhin) en présentiel et à distance souhaite en substance répondre à cette question.
Ses organisateurs, le centre de ressources sur la construction durable Envirobat Grand Est, l’Agence Qualité Construction et le Cepri (Centre européen de prévention des risques d’inondation), ont cherché à rassembler les exemples de part et d’autre de la frontière de solutions dites « à bénéfices multiples », qui permettent de « concilier travaux d’efficacité énergétique et de résilience face aux risques naturels », expliquent-ils.
En commençant, très prosaïquement, par éviter des erreurs comme l’installation d’une chaudière peut-être hyper-performante et d’énergie renouvelable, mais dans un sous-sol inondable, ou la pose de matériaux biosourcés dans des rez-de-chaussée à des endroits où ils pourraient prendre facilement l’humidité.
Les contacts et informations pour monter une telle rencontre binationale ont notamment fait suite au Congrès du bâtiment durable monté l’automne dernier de manière transfrontalière par Envirobat Grand Est.
Côté allemand, la démarche des cartes détaillées de ruissellement fait ses preuves en matière de prévention, selon un modèle particulièrement travaillé à Hambourg et qui a essaimé dans le pays, par exemple dans le Land de Sarre voisin du Grand Est. A son tour, l’Eurométropole de Strasbourg a mis au point un tel document.
A cette dimension de cartographie, le colloque ajoutera celle de l’analyse, à travers l’observation de la sinistralité produite par les risques naturels, telle qu’elle a été opérée par l’Agence Qualité Construction (AQC) et la Mission nationale des risques naturels.
Au chapitre « Faire évoluer » de la journée, seront mises en avant les démarches du Syndicat des eaux de l’assainissement (SDEA) Alsace-Moselle pour l’amélioration de la résilience. Ce groupement de collectivités a élaboré avec l’Agence technique d’ingénierie du Bas-Rhin un prototype de règlement de plan local d’urbanisme (PLU) prenant en compte les risques de coulées de boues.
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« L’un des enjeux majeurs, c’est l’information du public et des propriétaires sur toutes ces mesures techniquement remarquables », relève Katharina Brockstedt, coordinatrice d’Envirobat Grand Est.
Ce rendez-vous franco-allemand à Strasbourg donnera aussi l’occasion à l’AQC de fêter ses 40 ans.
Le choix du thème pour marquer l’anniversaire n’est pas fortuit : « Il incarne l’évolution de nos travaux vers la sinistralité tenant compte des effets météorologiques sur les bâtiments, dans la volonté de mieux faire collaborer tous les acteurs du double sujet de l’adaptation du changement climatique et de l’atténuation de ses impacts », expose Bertrand Chauvet, délégué régional de l’AQC.