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A l’arrêt depuis le 16 mars, le chantier du Campus Sud des métiers a repris le 20 avril. A la manœuvre, Fayat Bâtiment, en charge du macrolot principal (dépollution, terrassement, fondations spéciales, gros œuvre, façades et VRD) de ce projet de 24 200 m2 de bâti dédié à l’apprentissage, signé Corinne Vezzoni et Jean-Philippe Cabane. « L’opération est encore dans une étape basse, en extérieur, donc mieux adaptée à la mise en application des procédures sanitaires que nous avons développées à partir des préconisations du guide de l’OPPBTP pour permettre la reprise d’activité », explique Marco Sébastiani, directeur de l’agence azuréenne du groupe.
Ces mesures spécifiques à la crise du Covid-19, soumises à la Carsat, le CSPS et la médecine du travail, « ont été intégrées au plan général de coordination », relève pour sa part Stéphane Attali, directeur travaux de la CCI Nice-Côte d’Azur, maître d’ouvrage du projet avec Côte d’Azur Habitat. Un « document opposable à tous les corps d’état, précise-t-il, qui permet d’assurer une cohérence dans le suivi des bonnes pratiques par l’ensemble des intervenants sur tout le temps du chantier ».
La base de vie repensée
Celles-ci s’intéressent notamment à la base de vie, dont l’accès est désormais contrôlé par un poste d’accueil, premier sas de désinfection, où chacun doit se laver les mains avant de remplir le questionnaire Covid-19 et récupérer un masque de protection chirurgical auprès d’un référent Covid, là pour rappeler les règles à respecter et répondre aux questions éventuelles. L’utilisation des locaux, dimensionnés pour une cinquantaine de personnes, a également été repensée avec un système de roulement de trois équipes de 15 personnes, dont la prise de poste a été décalée afin de conserver l’effectif nécessaire à la bonne marche du chantier tout en respectant les règles de distanciation et, ce, tant au niveau du réfectoire que des vestiaires et des sanitaires. Lesquels sont régulièrement désinfectés par une entreprise de nettoyage à demeure.
Sur le chantier en lui-même, « nous avons estimé que la distanciation n’était pas respectable dans tous les cas et donc imposé le port du masque à tout instant à nos ouvriers », indique Clément Bechet, chef de groupe travaux chez Fayat Bâtiment. Une mesure qui va au-delà des préconisations de l’OPPBTP mais jugée « nécessaire pour sécuriser le chantier » malgré un aspect clairement contraignant que le port d’une visière peut momentanément soulager lors de tâches effectuées en solitaire. Ces équipements ont été commandés par le groupe Fayat à l’échelle nationale.
Surcoût estimé à 460 000 euros
A ce jour, neuf entreprises interviennent sur le site, représentant quarante-cinq personnes, dont quinze compagnons Fayat et une demi-douzaine d’encadrants. « Il s’agit de veiller à ce que tout fonctionne, reprend Marco Sébastiani. Ce chantier est devenu par la force des choses un chantier test ». De son évolution, et évaluation, dépendra l’ouverture des autres, dès la semaine du 11 mai, espère-t-on au sein du groupe.
A cet égard, « bien que reprendre un chantier en mode Covid n’a rien d’une sinécure, avance Stéphane Attali, j’ai le sentiment que tout cela a été bien pensé, ce qui permet de limiter l’impact financier de l’arrêt d’activité ». Lequel devrait atteindre les 460 000 euros (pour un budget total de 84 millions d’euros) selon une première estimation non validée par la maîtrise d’ouvrage qui pousse à ce que « chacun prenne sa part ». Autre inconnue, la date de livraison du campus, prévue à l’origine pour septembre 2021, déjà impactée de quelques mois par une problématique d’amiante et désormais difficile à fixer tant que le Covid sera sur l’échiquier. D’autant plus qu’en termes de productivité, l’impact pourrait aller jusqu’à 20 % selon les postes. Une étude pour affiner ce chiffre est en cours.