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« 2022 sera l’année de la montée en puissance des chantiers olympiques », a déclaré Nicolas Ferrand, directeur général exécutif de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo), le 25 janvier, lors de son point de rentrée annuel.
Aujourd’hui, 38 ouvrages (sur 62) sont en travaux - parmi lesquels les grands équipements comme le village des athlètes et celui des médias, le centre aquatique olympique, l’Arena 2 - et leur nombre passera à 58 d’ici à fin décembre. Le pic d’activité sera atteint dès cet automne avec 8 000 ouvriers mobilisés contre 3 500 actuellement. Selon Nicolas Ferrand, « 5 % des maçons et des charpentiers d’Ile-de-France et 3 % des électriciens franciliens travailleront sur les chantiers olympiques ».
Au cours des douze prochaines mois, le gros œuvre cédera progressivement la place au second œuvre et les bâtiments vont prendre forme. « De ce point de vue-là, 2022 sera aussi l’année de la révélation. La morphologie urbaine du village olympique va s’esquisser. Nous allons découvrir avec un mélange tout à la fois d’excitation et d’appréhension la réalisation, la réalité de quatre années d’effort collectif », a ajouté le directeur de la Solidéo.
Réhabilitation du stade olympique de 1924
L’année qui débute sera jalonnée par quelques étapes importantes dans la construction des ouvrages olympiques. Après une phase de démolition, Léon Grosse lance en ce mois de janvier les travaux de modernisation du stade Yves-du-Manoir, à Colombes, sous maîtrise d’ouvrage du conseil départemental des Hauts-de-Seine. L’enceinte mythique, qui accueillit la cérémonie d’ouverture des Jeux de 1924, y recevra, un siècle plus tard, les épreuves de hockey sur gazon.
Coup d’envoi des travaux de la marina de Marseille
Dans quelques jours, la Ville de Marseille donnera le coup d’envoi des travaux de la marina du Roucas-Blanc, toutes les autorisations administratives étant désormais purgées. Ils portent sur la construction par Vinci d’un bâtiment de 8 000 m2 SP qui, après les Jeux, abritera notamment le pôle France de voile ainsi que sur le dragage de l’anse du Roucas-Blanc, la reprise des pontons et des digues. Au total, le projet avoisine les 40 millions d’euros. « Le protocole listant l’ensemble des travaux et le plan de financement associé est aujourd’hui stabilisé. Le conseil municipal de Marseille devrait l’examiner le 4 mars prochain », a précisé le directeur de la Solidéo.
Pose de la charpente du centre aquatique olympique
En avril, Bouygues Bâtiment Ile-de-France achèvera le gros œuvre du centre aquatique olympique, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Les équipes commenceront alors à poser la charpente en bois. L’équipement, sous maîtrise d’ouvrage de la métropole du Grand Paris, se singularisera par sa toiture concave en bois, qui sera la plus grande structure bois en catènes au monde avec une longueur de 80 m.
Egalement en avril, non loin de là, sur le village olympique, RTE devrait achever le creusement d’un tunnel de 2000 m de long en bordure de Seine afin d’y enfouir les lignes haute tension qui survolent le secteur. Toujours au printemps, s’engagera le chantier de la base de police, qui, après 2024, hébergera une caserne de pompiers. « Ce bâtiment, situé en bord de Seine, sera équipé d’un dispositif assez innovant : l’eau des douches servira ensuite à nettoyer les véhicules et enfin à arroser l’ensemble des plantations », a décrit Nicolas Ferrand.
Le premier ouvrage visible depuis l’aéroport de Roissy
En fin d’année, à la hauteur du Bourget (Seine-Saint-Denis), Colas Mobility lancera la construction d’un pont en bois au-dessus de l’autoroute A1 avec la Solidéo pour maître d’ouvrage. La structure du tablier sera composée à 100 % de bois français (Douglas du Morvan). D’une longueur de 150 m, réservé aux piétons et aux cyclistes, il sera, selon Nicolas Ferrand, le premier ouvrage Solidéo visible depuis l’A1 en arrivant de l’aéroport de Roissy.
A la même période, cette fois dans le périmètre du village des athlètes, Eiffage Génie civil procédera au lancement du tablier d’un autre pont. Sous maîtrise d’ouvrage du département de la Seine-Saint-Denis, d’une longueur de 140 m, il reliera Saint-Denis à L’Ile-Saint-Denis. Comme l’a remarqué Nicolas Ferrand, « ce n’est pas tous les jours que l’on construit un nouveau pont sur la Seine ! »,
Des points de vigilance
« A ce jour, la Solidéo tient l’ensemble de ses objectifs. L’ensemble du programme avance dans les délais prévus, les enveloppes financières sont respectées et le niveau initial des ambitions est maintenu, a estimé Nicolas Ferrand. Pour autant, nous ne devons pas nous endormir sur nos lauriers ! » Outre la sécurité qui constitue un gros sujet de préoccupation - sept accidents graves sont déjà survenus sur les chantiers olympiques -, l’équipe de la Solidéo suit de très près les difficultés d’approvisionnement en matières premières. « Si le bois ne constitue pas un motif d’inquiétude, ce n’est pas le cas de l’acier. Nous menons actuellement une enquête auprès de tous les maîtres d’ouvrage pour savoir s’ils anticipent des difficultés d’approvisionnement sur les six mois qui viennent. Nous connaîtrons les résultats à la mi-février », a indiqué Nicolas Ferrand.
Quant à la hausse du coût des travaux qui en découle, de l’ordre de 5 % à 5,5 %, elle dépasse les prévisions qui se situaient entre 2,5 et 3 %. « Tous les cofinanceurs du projet olympique ont pris l’engagement collectif de ne pas dépasser les enveloppes budgétaires en euros constants. Au cours du premier trimestre, nous évaluerons l’impact de cette inflation plus importante que prévue, puis déterminerons comment la prendre en compte », a conclu le directeur général exécutif de la Solidéo.