Comme anticipé, le marché s’est tassé nettement en 2024 (-7,4 %), après une année 2023 portée par une inflation qui avait compensé la baisse des volumes. De retour en pole position, Adeo (10,2 Md€) tire son épingle du jeu grâce à Weldom (+ 2 %), même si l’activité de Leroy Merlin diminue de 5 %. Hors ce cas particulier, le Top 15 de la distribution bâtiment-bricolage enregistre peu de changements notables, et les acteurs, dans leur grande majorité, suivent la même tendance baissière. Dans cette conjoncture difficile, les enseignes ont utilisé les salariés comme variable d’ajustement, à travers le non renouvellement des départs en retraite, voire avec 250 « départs volontaires » chez Leroy Merlin.
Globalement, les groupements supportent mieux la crise que les groupes, à l’image de CMEM qui limite la casse (à -6 %), quand Chausson Matériaux (-18 %) et Point.P (-12 %) reculent nettement. L’ancrage local et la souplesse réactive des indépendants paraissent payants.
En termes sectoriels, les multi-spécialistes chutent (- 10,5 % selon nos calculs), là où les GSB marquent un coup d’arrêt (-4,3 %) tout en se maintenant sur une « croissance structurelle », selon la Fédération des magasins de bricolage (FMB). Gérard Néton, président de la Fédération française de la quincaillerie (FFQ), fait état d’une baisse de 3,8 % sur son secteur et de la « méfiance des adhérents, dont la trésorerie des clients se tend. À chaque prise de parole politique, un nouvel axe émerge. Cela ne donne confiance à personne sur toute la chaîne de valeur ». José Prétot, son homologue de Coédis, partage le propos : « La relance passera d’abord par la restauration de la confiance entre les acteurs de la filière et les pouvoirs publics. » Malgré l’incertitude généralisée, 2025 s’amorçant sur la même tendance, les enseignes perçoivent des indices laissant présager du mieux d’ici à la fin de l’année ou au début 2026. Résultat, elles investis sent, en prévision de la sortie de crise. Ainsi, Point. P Ile-de-France continue de rénover ses agences - aux Ulis (Essonne) ou à Alfortville (Val-de-Marne) - et d’en acquérir de nouvelles, comme Montreuil Matériaux (4 M€). Le tout sans oublier qu’à l’heure de la reprise, la logistique jouera un rôle clé pour satisfaire les clients.
Volume d'affaires de la distribution bâtiment-bricolage en 2024 80,4 Md€
- 10,5% : multispécialistes
- 9,5 % : sanitaire-chauffage
- 3,2 % : matériel électrique
- 11,3 % : bois-panneaux-menuiserie
- 13,2 % : décoration
- 4,7 % : quincaillerie-outillage-fournitures industrielles
- 3,9 % : grandes surfaces de bricolage
NB : L’évolution du chiffre d’affaires des secteurs calculée par Négoce peut différer de celle donnée par les syndicats professionnels, parce que certains d’entre eux incluent des activités non prises en compte par Négoce, tel l’acier pour Coédis, ou parce que certains acteurs ne sont pas tous adhérents du syndicat patronal de leur secteur.
Méthodologie
La rédaction de Négoce a composé ce classement des principales enseignes de la construction, d'après les données déclaratives des entreprises, les sites d'informations légales et ses propres estimations si besoin. Certaines entreprises, passées sous nos radars les années précédentes, intègrent le classement ; d'autres - comme ETN - le quittent, un choix réalisé au vu d'une clientèle surtout axée sur l'industrie.
Important à savoir, les évolutions des chiffres d'affaires de secteurs calculées par Négoce peuvent différer de celles des fédérations, un écart lié à la différence des périmètres.
- Se préparer à la reprise
- Les mesures de simplification nécessaires à la reprise de la promotion sont trop modestes
- Restaurer la confiance est la condition de la relance (José Prétot, Coédis)
- Les négoces sereins sur le transport et la logistique dans l’optique de la reprise
