La ministre du Logement veut que la transformation des bureaux vacants stimule l’offre étudiante

Le gisement des bâtiments tertiaires vides à transformer, qui se concentre en Ile-de-France, doit permettre à moyen terme de limiter les tensions locatives auxquelles sont confrontées les étudiants.

Un immeuble de bureaux en cours de démolition.
Adobe Stock

La transformation des 9 millions de m² de bureaux vacants « doit servir prioritairement à produire du logement étudiant », a déclaré le 5 septembre la ministre du Logement Valérie Létard, précisant avoir intégré dans le projet de budget des mesures visant à faciliter cette transformation.

A trois jours de la quasi-certaine chute du gouvernement Bayrou, la ministre a réaffirmé l’objectif de production de 45 000 logements étudiants en trois ans annoncé en début d’année, alors que les trois millions d’étudiants peinent à se loger. « La précarité étudiante est le premier facteur d’échec dans les études et cette précarité est avant tout liée à la question du logement », a rappelé le ministre de l’Enseignement supérieur Philippe Baptiste, citant l’exemple de 1500 candidatures reçues pour une annonce de logement étudiant.

Sur les plus de 9 millions de m² de bureaux vacants dans l’Hexagone, l’Ile-de-France en concentre à elle seule 5,2 millions. « Ces 5 millions de mètres carrés, on peut considérer que ça représente (...) autour de 20 000 logements à produire assez rapidement », a indiqué Valérie Létard, qui visitait un bâtiment de bureaux transformé en résidence pour étudiants et jeunes actifs dans le 19e arrondissement de Paris.

Incitations fiscales

Deux rapports publiés le même jour formulent 31 propositions pour lever les freins techniques et réglementaires à ces transformations et favoriser l’émergence d’une filière de la transformation économiquement rentable. « Ces rapports nous proposent de transformer un modèle économique mais aussi de regarder comment demain faire en sorte que ces bureaux vacants puissent servir prioritairement à produire du logement pour nos étudiants », a précisé Valérie Létard.

Beaucoup de mesures proposées sont de nature fiscale, alors que les sociétés de placement immobilier ont davantage intérêt à conserver des bureaux vides qu’à les revendre à des prix moins élevés que leur valeur estimée. En cas de transformation, la démolition-reconstruction est également plus rentable que la transformation, pourtant plus vertueuse sur le plan environnemental.

Les auteurs préconisent aussi de s’affranchir d’une réglementation technique calquée sur la construction neuve pour travailler dans une logique de « reconditionnement » de ces bâtiments, qui ne sont toutefois pas tous transformables en logements.

Le parc de bureaux, au rendement locatif plus élevé que les logements, s’est démultiplié avec le développement du secteur tertiaire, mais la tendance s’inverse avec le recours accru au télétravail, le ralentissement de la croissance des emplois tertiaires et la réduction de la surface allouée par poste de travail.

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