Quelles conséquences de la guerre en Ukraine observez-vous en termes de coûts des produits ?
Les coûts de production ont accusé d’importantes hausses en raison du coût des énergies, encore plus depuis le début de la guerre. Et la logistique est devenue très compliquée. Il faut bien se rendre compte que même si le conflit s’arrête demain, il ne sera pas possible de remettre en place un approvisionnement normal avant plusieurs mois. Il est donc impératif de trouver d’autres sources d’approvisionnement.
À lire aussi
Le carrelage semble présenter des difficultés spécifiques…
S’agissant du carrelage, la difficulté réside également dans le fait que l’Ukraine est le principal fournisseur d’argile et de kaolin, indispensables à la fabrication. En effet, depuis plusieurs années déjà, ces matières premières de qualité proviennent majoritairement du territoire ukrainien. Les argiles rouges espagnoles qui servaient auparavant de base pour la réalisation des carrelages ont des caractéristiques techniques et mécaniques moins pertinentes que des argiles ukrainiennes. Celles-ci autorisent en effet des fabrications plus fines, plus solides et durables. Les carrelages peuvent être émaillés sans modification de couleur, sans remontée d’humidité. La demande s’est donc logiquement tournée vers ces argiles de qualité, au détriment des autres argiles d’importation.
Craignez-vous des pénuries ?
Aujourd’hui, la guerre bloque l’arrivée de cette matière principalement transformée sur les territoires italien et espagnol avant de nous être livrée en France. La multiplication des problèmes d’approvisionnement, puis des coûts des transports, ont conduit à une incertitude totale quant à l’avenir. La France est certes productrice, mais cela ne suffit pas, loin de là, à répondre à la demande. Et il reste difficile d’envisager des importations d’autres argiles, comme celles en provenance de Turquie par exemple en raison de leurs qualités différentes mais aussi des modifications des process de fabrication qu’elles entraineraient ! Actuellement, on ne peut donc que constater la fermeture de plusieurs usines de fabrication, en raison de coûts de production qui seraient prohibitifs… ou de vente à perte ! Conséquences : certains produits ne sont déjà plus disponibles. Il est plus difficile d’avoir du choix et encore moins de réassort. Aucun délai n’est garanti !