Ce polytechnicien, ingénieur des Ponts et Chaussées, fut appelé par Michel Delebarre au début des années 2000 pour diriger l’agence d’urbanisme de la région Flandres Dunkerque (Agur) et le moins que l’on puisse dire est qu’il domine son sujet. Patrice Vergriete (DVG) a une autre qualité : il est proche des gens et nul doute que cette empathie a joué dans son élection. Maire depuis vingt-cinq ans, Michel Delebarre avait fini par s’éloigner de sa population. Son ancien adjoint a réussi le parricide parfait en menant une campagne d’ultraproximité jusqu’à organiser 150 réunions chez l’habitant ! Un avant-goût des « nouvelles pratiques » que Patrice Vergriete veut mettre en place dans sa ville, dont il entend faire « un laboratoire de la politique ».
L’urbanisme est-il technique ou politique ? Les deux, mon capitaine, répond ce fils de Jean Bart : « On peut s’interroger sur la couleur du banc ou se demander ce qu’on va faire de cet espace public.A l’agence d’urbanisme, nous étions là pour traduire, j’ai donc cette facilité à déchiffrer. » Adepte d’un contrat d’îlot fondé sur le donnant-donnant, Patrice Vergriete a l’ambition de faire du projet urbain avec les habitants, en les consultant dès le diagnostic et pas après l’élaborationdu cahier des charges. « On ne fabrique pas du vivreensemble en plaquant des modèles venus d’ailleurs, explique-t-il. L’urbanisme et l’architecture doiventêtre adaptés à leur contexte. Dunkerque estune ville du vent et de la pluie, réfléchissons tousà un programme de couverture de nos rues commerçantes. Et arrêtons les provocations. » Une Arena à 300 millions d’euros en est une à ses yeux : « Dans une ville qui perd 1 000 habitants par an,il ne faut pas se tromper de priorité. »
