Aéroports de Paris (ADP) a décidé de lancer un projet de géothermie à 1.700 m de profondeur pour chauffer l'aéroport d'Orly à l'horizon 2011, a annoncé mercredi à l'AFP Pierre Graff, son PDG.
"On a la chance inouïe d'avoir sous nos pieds une nappe d'eau chaude qui va nous permettre de chauffer une grande partie d'Orly sans émettre de CO2. Nous sommes le premier aéroport d'Europe à le faire", a déclaré M. Graff.
Concrètement, deux forages à 1.700 m de profondeur vont être creusés aux abords de l'aéroport. Du premier sortira de l'eau à 74 degrès qui sera injectée dans le circuit de chauffage de l'aéroport avant de ressortir, à une température de 45 degrès, pour être réinjectée dans le sol grâce au deuxième forage.
Une étude a conclu à la faisabilité technique et économique du projet qui devrait coûter 11 millions d'euros à ADP. Les travaux doivent débuter en 2009.
Avec 250 m3 d'eau chaude par heure (soit 40 gigawatts/heure), le nouveau système fournira un tiers des besoins propres de l'aéroport. ADP espère ainsi économiser 7.000 tonnes de CO2 par an sur les 20.000 tonnes que l'aéroport produit avec son système de chauffage au gaz.
Le nouveau système, déjà utilisé par plusieurs villes avoisinantes comme Orly et l'Hay-les-Roses, permettra de chauffer à partir de 2011 Orly-ouest, une partie d'Orly-sud, le quartier de bureaux Orlytech, l'hôtel Hilton et le futur centre d'affaire "Coeur d'Orly".
"Nous nous sommes engagés au cours du Grenelle de l'environnement à réduire de 20% nos consommations énergétiques par passager d'ici 2020 et de 40% d'ici 2040", explique Pierre Graff.
ADP s'est aussi engagé à renouveler son parc de 1.100 véhicules utilitaires pour investir dans l'électrique, à réduire le temps de roulage des avions et à les ravitailler en électricité à l'arrêt pour économiser du kérosène.
"On ne fait que des investissements rentables économiquement. Tous nos projets dégagent de la valeur à terme", précise Pierre Graff.
Les aéroports sont responsables de 2% des émissions de gaz à effet de serre du transport aérien, qui est lui même responsable de 2% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.
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