Faut-il craindre l’odeur des unités de méthanisation ?

Les résultats du projet de recherche Aqametha sont sans équivoques : si les nuisances olfactives et la pollution à l’air de cette nouvelle industrie sont faibles, des améliorations restent possibles.

L'unité de méthanisation Méthalayou située à Préchacq-Navarrenx en Nouvelle-Aquitaine a fait partie des 12 unités tests pour le projet de recherche Aqametha.
L'unité de méthanisation Méthalayou située à Préchacq-Navarrenx en Nouvelle-Aquitaine a fait partie des 12 unités tests pour le projet de recherche Aqametha.

Transformer des déchets organiques en biogaz : une idée qui a du nez, mais qui ne sent pas toujours très bon... Alors que la filière de la méthanisation s’envole, Atmo France et six Associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA), avec le bureau d’études Osmanthe, se sont interrogées sur son impact sur la qualité de l’air et sur les nuisances olfactives.

Pendant quatre ans, le projet de recherche qu’ils ont porté, baptisé Aqametha, a permis d’étudier 12 unités sur le territoire français. Deux volets ont structuré le projet : une campagne de mesures des polluants atmosphériques caractéristiques de la méthanisation (ammoniac et hydrogène sulfuré), et une campagne olfactive selon une méthode rigoureuse d’analyse des ambiances olfactives.

Des concentrations de polluants bien en deçà des seuils

Le constat est rassurant. Les campagnes de mesures, menées en 2022 et 2023, montrent que les concentrations d’ammoniac (NH₃) et d’hydrogène sulfuré (H₂S) restent très largement inférieures aux valeur de références sanitaires, aussi bien en limite de propriété qu’au niveau des premières habitations voisines. Pour l’ammoniac, les concentrations maximales de NH₃ relevées sur site sont six fois inférieures au seuil sanitaire. Tandis que le niveau moyen d’H₂S près des habitations est de seulement 0,4, µg/m³ contre 150 µg/m³ sur 24h selon la valeur guide de l’Organisation mondiale de la santé.

En parallèle, l’analyse olfactive basée selon la méthode du « langage des Nez » met en évidence des zones ponctuellement odorantes, principalement situées à proximité immédiate des installations (moins de 230 m), avec une atténuation rapide au-delà. Les odeurs les plus marquées sont liées aux phénomènes de fermentation, en particulier au niveau des stockages d’intrants solides (fumier via les trémies extérieures).

Les résultats sont également disponibles sous forme de datavisualisation interactive.

Résultats des campagnes olfactives dans le cadre du projet Aqametha.
Aqametha Résultats des campagnes olfactives dans le cadre du projet Aqametha. (LUQUAIN, Amelie)

Des améliorations restent à apporter

Des marges d’améliorations restent possibles, et le projet a ciblé en ce sens un ensemble de préconisations pour aider les exploitants à limiter les nuisances. Meilleure gestion des stocks, couverture des fosses, entretien des équipements de traitement de l’air, maîtrise des opérations ponctuelles génératrices d’odeurs représentent autant de possibilités. La communication avec les riverains reste une clé à ne pas négliger.

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