Situation
Situé à 700 mètres d'altitude, en fond de vallée dans la ville de Morez en Franche-Comté, le bâtiment est entouré de plateaux dépassant tous les 1000 mètres. Ainsi, l'orientation Nord - Sud de la vallée masque le soleil le matin et le soir, mais a l'avantage d'offrir un très bon ensoleillement la journée ainsi qu'une bonne protection contre les vents venant d'Est et d'Ouest.
Agencement
La maîtrise d'œuvre, assurée par SICA Jura, a jugé que l'agencement général du bâtiment correspondait aux recommandations actuelles pour une maison bioclimatique. En effet, le bâtiment se caractérise par une bonne compacité et une orientation permettant de capter une partie de l'énergie solaire, par les ouvertures orientées au Sud, tout en limitant la déperdition de chaleur grâce à une façade Nord mitoyenne.
Pour cette raison, le projet de rénovation respecte l'architecture initiale de la maison. Le bâtiment principal est pratiquement conservé à l'identique, à l'exception de l'installation d'un « Velux » et d'une trappe de désenfumage sur la toiture et de l'ouverture d'une fenêtre sur la façade Est.
Le garage en maçonnerie situé le long de la rivière est, lui, démoli afin de libérer de la place pour le stationnement et pour ouvrir complètement la façade Sud.
Par contre, la configuration intérieure est complètement modifiée. Six appartements plus grands, dont quatre en duplex, sont aménagés, pour une surface totale de 420 m2 environ. Les cloisons existantes ont été supprimées et la hauteur sous plafond établie à 2,40 mètres, sauf au deuxième étage, de façon à limiter les volumes d'air à chauffer.
Enveloppe
Une partie des planchers et la charpente ont été remplacées par de nouveaux matériaux en épicéa du Haut Jura et une nouvelle toiture, isolée avec . Pour le plancher bas, une isolation de a été posée.
Pour les façades Est, Sud et Ouest, profitant de l'inertie thermique du mur ancien, une isolation extérieure de a été plaquée contre le mur. Pour la façade Nord mitoyenne, l'isolation intérieure s'est imposée. C'est donc qui ont été rajoutés au mur.
Au vu des isolants installés, compte tenu du prix de mise en place d'un échafaudage, on peut se demander pourquoi des épaisseurs plus importantes n'ont pas été retenues. En fait, une augmentation supplémentaire de l'épaisseur d'isolant en façade a bien été envisagée. Mais l'équipe de maîtrise d'œuvre a jugé, compte tenu des coûts supplémentaires, que la réduction sur la consommation énergétique était trop faible.Le remplacement des menuiseries a aussi suscité une réflexion.
La dimension des ouvertures étant déjà relativement réduite, l'installation de volets roulants pour les fenêtres a tout de suite été écartée, afin de ne pas diminuer la surface laissant entrer le soleil. Par souci d'économie et afin d'éviter de créer des ponts thermiques en perforant l'isolation extérieure, le choix de volets « classiques » n'a également pas été retenu. Conscient que cette absence de volets induit une performance thermique moins bonne durant la nuit, pour tenter de la compenser, l'équipe de maitrise d'œuvre a choisi des menuiseries PVC fabriquées par BEOPLAST, munies de doubles vitrages 4-16-4 argon peu émissifs dont le coefficient de transmission thermique (Ug) est de 1,1 W/m2.k. Et, afin de tirer parti de la bonne orientation des fenêtres, le vitrage retenu a été le Low E 1.1 Premium pour son facteur solaire de 63%.EnergieUne fois l'enveloppe du bâtiment améliorée, c'est la consommation énergétique des différents postes qui a été améliorée.
Energie
Pour la ventilation, compte tenu de la faible hauteur sous plafond dans les logements et de la longueur de la maison, l'utilisation d'une VMC double flux ne s'est pas avéré le choix le plus judicieux.
Le bureau d'études Ingetec's, chargé des études thermiques, a écarté définitivement le choix d'un double flux en remarquant que la consommation électrique, plus forte pour ce type de VMC, limite les gains de cette solution dans l'étude thermique.
C'est donc une VMC hygroréglable, bahia microwatt de chez aldes, qui a été installée dans chaque logement, avec une attention particulière portée sur l'étanchéité des dispositifs.
C'est également la configuration du bâtiment qui a écarté deux autres solutions standard pour le chauffage d'un projet basse consommation.
Le manque de place pour passer les canalisations et les longueurs qui auraient été nécessaires au fonctionnement de panneaux solaires thermiques pour la production d'eau chaude sanitaire ont vite découragé l'équipe de maîtrise d'œuvre.
Aussi, malgré l'espace disponible dans le sous-sol de la maison, permettant d'abriter la chaufferie et le stock de bois, l'utilisation d'une chaudière collective à bois a été écartée du fait des coûts d'installation, notamment à cause, encore, de l'importance de la longueur des canalisations nécessaires.
Pour finir, une chaudière gaz de ville, luna 3 Duo 3.24 hte de chez chapée, à condensation avec production d'eau chaude sanitaire, a été posée dans chaque logement, excepté pour le plus petit logement, F2 de 45m2, où seuls deux radiateurs à gaz, modulgaz MV de chez auer, et un chauffe eau électrique sont posés.Compte tenu du climat montagnard, il n'est pas prévu de climatisation.
Au final, la performance énergétique de ce projet est estiméeà . Par rapport à l'altitude etàla région où est située la maison, le niveau de performance énergétique pour une rénovation de logements basse consommation exigé par le label Effinergie ne doit pas dépasser. En regardant la composition de chacun des postes, on constate que le premier poste de consommation d'énergie est l'eau chaude sanitaire (ECS) avec la moitié de la consommation totale. Vient ensuite, seulement, le chauffage avec 42 % de la consommation totale. La qualité de l'enveloppe du bâtiment et le facteur de conversion « énergie finale / énergie primaire » de 1 pour le gaz des chaudières à condensation apparaissent clairement dans ces résultats : le chauffage n'est plus le poste le plus gourmand.
Coût
Le coût de rénovation, comprenant la maîtrise d'œuvre et ramené au mètre carré, est de 1.100 euros environ. Ainsi, sur ce projet, le surinvestissement a été estimé à 13%. Un surinvestissement à observer à la lumière des réductions de charge. Les liées à l'énergie ont été calculées à partir des estimations de consommation énergétique. Le résultat pour l'ensemble des six logements est estimé à 500 euro par an pour l'électricité et 1500 euro pour le gaz (sans prendre en compte le coût des abonnements). Plus précisément, les habitants du plus grand F4, 76m2, devront, d'après les calculs, dépenser annuellement 360 euro, et ceux du F2, dont la production d'ECS est électrique, 330 euro.Evidemment, ces sommes dépendront du comportement des occupants.
Le choix d'installer des chaudières individuelles, permettra de responsabiliser les locataires sur leur consommation de gaz et de distinguer le coût lié à leur consommation d'énergie par rapport au reste des charges communes. De plus, des programmateurs permettent de faire varier la température suivant les besoins. Egalement, un site internet et une brochure liste les actions à faire et à ne pas faire dans un logement pour minimiser sa consommation. Un exemplaire de cette brochure sera donné à chaque nouveau locataire de la maison.
