20 000 plateformes individuelles roulantes légères (PIRL) sortent chaque année de l’usine picarde de Tubesca-Comabi, site de production installé au milieu des champs de betteraves du village de 2 900 habitants d’Ailly-sur-Noye. Si ce n’est pas le plus gros volume de production du spécialiste des solutions de travail en hauteur, « c’est un marché prometteur et en plein développement », explique Richard Perrin, responsable marketing chez Frénéhard & Michaux (300 M€ de chiffre d’affaire), groupe dont fait partie Tubesca-Comabi.
D’où l’envie de remanier l’offre des PIRL, qui passe de 53 références contre 31 précédemment « et qui pourra répondre à tous les enjeux des clients », résume le responsable marketing à une assemblée de journalistes, conviés pour l’occasion dans l’usine de la Somme. Ces produits, distribués depuis novembre mais lancés officiellement en janvier 2024, s’ancrent dans le contexte d’une réglementation sécurité exigeante, notamment en France, de demandes d’amélioration du confort et de l’éco-conception des produits. Avec cette nouvelle gamme, l’industriel espère augmenter ses ventes de PIRL en 2024 de 15% en France et 20% à l’export.
Allier sécurité et confort
Il a fallu près de deux ans de travail aux équipes de Tubesca-Comabi pour concevoir cette nouvelle gamme, dont l’un des défis est l’amélioration de la sécurité - enjeu au coeur des activités du travail en hauteur. « En France on compte toujours 90 accidents du travail mortels et 90 000 accidents au total liés au travail en hauteur », rappelle Richard Perrin. Ces PIRL sont donc en grande majorité labellisés NF, une certification de qualité et de sécurité qui garantit le respect des normes européennes et françaises, et qui permet à la gamme de rester compétitive dans « un univers réglementaire dense », note le responsable marketing. Une sécurité qui s’incarne notamment par trois versions de garde-corps proposé par Tubesca-Comabi : sangle, lisse et saloon (cette dernière est d’ailleurs brevetée par l’industriel).
Autre incontournable, le confort au travail, une demande directement formulée par les professionnels du BTP et de l’industrie conviés par Tubesca-Comabi pour réfléchir à l’élaboration de la nouvelle gamme. « Dix professionnels ont manié les produits, dont des artisans qui nous ont fait savoir qu’ils trouvaient les stabilisateurs encombrants et les porte-outils trop simples », raconte Richard Perrin. Message reçu pour l’industriel, qui proposera désormais des PIRL avec stabilisateurs rabattables au réglage millimétré, des marches d’accès plus larges et des portes-outils modulables et interchangeables. « Cela donne un produit qui peut s’adapter à différents chantiers », souligne Richard Perrin.
Écologie et automatisation, des défis d’avenir
Proposer un produit davantage éco-conçu est l’autre défi, désormais incontournable, dont s’est emparé Tubesca-Comabi. Sur cette nouvelle gamme, toutes les pièces d’usure sont remplaçables, l’aluminium est composé entre 20 et 50 % d’aluminium recyclé (et est recyclable jusqu’à 90%) et le plancher bois des PIRL est éco-sourcé. Enfin, les emballages superflus ont été supprimés : « On est passé d’un produit dont chaque composant était emballé à un produit avec un seul emballage », souligne Eric Sta, responsable du bureau d’études. Ce qui permettra à l’industriel d’économiser 18 tonnes de plastique en 2024.
500 000 € ont été investis par Tubesca-Comabi pour créer cette nouvelle gamme, dont des évolutions sur la conception industrielle - tout comme celle des autres produits Tubesca-Comabi. Pour s’en rendre compte, direction le site de production de l’usine de 15 000 m² , où l’on découvre des lignes de production plus automatisées, fonctionnant d’avantage en îlots qu’en flux. « On sort d’une logique de ligne compacte, ce qui permet poursuivre la production en cas d’imprévu, par exemple l’absence temporaire d’un opérateur, souligne le directeur industriel Christophe Wattelier. On souhaite développer de plus en plus ce modèle à l’avenir ». Avec pour objectif de monter en 2024 le même nombre de produit que l’année passée, mais avec deux fois moins d’opérateurs.