Les travaux en souterrain qui se réunissent en congrès international à Chambéry* sur le thème « Les tunnels, clé d’une Europe durable » pèsent un chiffre d’affaires de 1,5 à 2 milliards d’euros et regroupent 5 % environ des professionnels du BTP.
Depuis l’apparition des tunneliers, les révolutions techniques se font attendre. « En revanche, nos professions bénéficient d’une évolution permanente et discrète : robotisation, nouveaux bétons et, plus généralement, innovations innombrables de l’industrie chimique », précise Jean-Philippe, président de l’Association française des travaux en souterrain (Aftes). Autant de produits et solutions étudiés, essayés, discutés dans les groupes de travail de l’Aftes qui émettent des recommandations souvent suivies. Concernant la conjoncture, le constat est simple. L’activité, stable aujourd’hui, a beaucoup diminué depuis la fin des années 90. « Pourtant, les souterrains restent des ouvrages. Les tunnels permettent de traverser des territoires difficiles sans rupture de charge, à relativement grande vitesse, en respectant l’environnement, et dans de bonnes conditions d’exploitation », argumente Jean-Philippe. D’où le thème du congrès.
Mise aux normes. Les enjeux à venir, au nombre de trois, n’en sont pas moins décisifs : la réhabilitation des ouvrages existants pour les adapter aux nouveaux impératifs de sécurité et à l’augmentation des trafics ; la maîtrise de la sécurité ; le développement des espaces de stockage souterrain d’effluents divers, déchets industriels, nucléaires, etc. « Ces ouvrages devraient se multiplier à l’avenir », prévoit Jean Philippe. A condition de trouver les financements !
« C’est dans la façon de mobiliser les moyens qu’il faudrait aujourd’hui innover ! Il faut surtout changer notre regard : il est évident qu’une stricte logique économique disqualifie certains projets. Il faut aussi penser en terme d’aménagement du territoire. Et accepter – c’est le plus difficile – que la prise de risque est plus importante dans les travaux en souterrain qu’ailleurs », conclut Jean Philippe.
