Un peu plus d’un an après le rapport d’études SARETEC qui pointait les pathologies affectant les installations, la filière (340 513 installations au 31 septembre 2014 et 0,7 % de la production d'électricité en France métropolitaine en 2012) est-elle prête à relever le défi de la transition énergétique ?
Prise de conscience
L’auteure du rapport, l’experte Françoise Sonntag, qui a étudié des installations mises en œuvre entre 2008 et 2012 note « une prise de conscience et [un] marché [qui] s’est depuis stabilisé et [une] filière photovoltaïque structurée ». Véronique Rance, secrétaire générale du Groupement des Métiers du Photovoltaïque à la Fédération française du bâtiment (GMPV-FFB) insiste sur les « avancées garantissant la sécurité des personnes et des biens dans le respect des règles de l’art du bâtiment et diminuant le risque de sinistralité des installations ». Après le départ des installateurs opportunistes, les efforts de la filière ont porté sur les produits comme sur les entreprises.
Certification des produits
Les causes de sinistres n’ont pas évolué d’après Christelle Ebner, Commission Prévention Produits mis en œuvre (C2P) de l’Agence Qualité Construction (AQC), qui estime que « les problématiques restent l’étanchéité et la défaillance électrique ». Les entreprises doivent privilégier les produits évalués techniquement et « un procédé "modules PV / système de montage" sous avis technique en liste verte de l’AQC », conseille Christelle Ebner. Elles peuvent de surcroît choisir des produits certifiés par Certisolis. L’organisme certificateur développe depuis 2014 une option « bâtiment » tenant compte de la mise en œuvre intégrée au bâtiment des panneaux photovoltaïques (PV). Outre les essais mécaniques, photoélectriques et climatiques liés aux normes européennes, il teste désormais les produits sur des exigences supérieures et mène des audits de contrôle sur les sites de production. Il délivre ainsi une marque de qualité attachée au module PV, à son système de fixation et à la notice de montage. Certisolis annonce 80 % des produits proposés sur le marché français certifiés par ses soins.
Qualification des entreprises
Une démarche de qualification des installateurs de PV s’est développée autour de trois organismes. Les entreprises intervenant sur un habitat individuel (88 % des installations) sont qualifiées par Qualit’ENR. Au 31 décembre 2014, 657 entreprises bénéficient d’une qualification QualiPV Elec (pour la partie électricité), et 868 d’une qualification QualiPV bât (pour l’intégration au bâti). 3 800 audits ont été réalisés depuis 2010 et la qualité progresse : 2 % des installations ont été déclarées défaillantes en 2014 contre 12 % en 2010. Qualifelec s’adresse aux installateurs électriciens, quel que soit le type de local (usage résidentiel, agricole, tertiaire ou industriel), et la qualification Qualibat se destine aux entreprises de bâtiment capables de gérer l’installation dans son intégralité, de l’étude de faisabilité à la maintenance. En outre, le crédit d’impôt développement durable exige de recourir à un professionnel RGE.
La volonté de développer
Si la tendance est à l’amélioration de la qualité sur le marché, tout n’est pas parfait. Françoise Sonntag préconise de « développer le contrôle, la surveillance et la mise en sécurité des installations mais aussi [d’]exiger la conclusion d’un contrat de maintenance systématique ». Une recommandation entendue par le GMPV-FFB, qui a rédigé un contrat type de maintenance, des règles de bonnes conduites et des fiches pratiques « pour développer le photovoltaïque dans le bâtiment ».