Sous l’égide de l’UCF-FFB et d’Uniclima, les professionnels du secteur se sont réunis pour tenter d’organiser la filière. Le constat est simple : d’une part les réglementations thermiques se succèdent et deviennent de plus en plus contraignantes pour la réalisation du facteur 4 à l’horizon 2050, et d’autre part, la problématique de la ventilation, essentielle pour atteindre un niveau de confort et de santé pour les occupants, doit impérativement prendre en compte la maîtrise des systèmes, afin de contrôler les déperditions thermiques que la ventilation entraîne.
Pierre Herant, chef du département bâtiment et urbanisme de l’Ademe, a ouvert les travaux et a précisé les données du chalenge pour arriver à la réalisation du facteur 4. « Un enjeu pour le neuf, où il faudra atteindre le facteur 7 à 8 en moyenne… Un enjeu pour l’ancien, puisqu’il faudra réhabiliter 3 milliards de mètres carrés d’ici à 2050 correspondant à 30 millions de logements ! »
La ventilation au cœur du bâtiment
Pour aborder le vif du sujet, quelques rappels ont été énoncés, tout d’abord sociétales : nous passons, dans nos sociétés modernes, de 80 à 90 % de notre temps dans des lieux clos. D’où l’importance d’avoir un air sain… Et c’est là le problème. L’Observatoire de la qualité de l’air annonce que l’air intérieur des bâtiments est le plus souvent pollué, et plus pollué que l’air extérieur ! La ventilation doit apporter de l’air neuf avec pour objectif de réduire les pollutions et apporter du confort tout en préservant la qualité du bâti, contre les moisissures notamment.
Un point a été fait sur l’offre industrielle qui va de la VMC autoréglable, hygroréglable, ventilation mécanique répartie, double flux, puits canadien ou provençal, etc. L’offre est au point, mais la sensibilisation des occupants n’est pas au rendez-vous. Pourtant, beaucoup de phénomènes inquiétants se conjuguent : les bâtiments deviennent de plus en plus étanches, les cuisines s’ouvrent sur les pièces à vivre, la nocivité des produits chimiques est reconnue (colles, produits d’entretien, de bricolage…), etc. Et dans le même temps, il faut résoudre la problématique de la maîtrise de l’énergie, et donc trouver le juste équilibre entre les besoins de renouvellement d’air et la maîtrise des déperditions.
Pour tenter de s’organiser, les professionnels du secteur préconisent dans un premier temps, la création d’un lot spécifique « ventilation », afin de pouvoir identifier un responsable. D’autre part, des actions sont menées afin d’améliorer la réglementation. Enfin, le débat reste ouvert quant à la pertinence d’une nouvelle qualification pour ce métier ou la simple codification permettant de déterminer les acteurs et les attentes, en terme de performance.