Comment booster l’offre de logements étudiants et de résidences en coliving ? Par une importante levée de fonds, complétée d’emprunts bancaires…
L’investisseur-exploitant français The Boost Society a annoncé, en mai dernier, avoir récolté un total de 1,2Md€, dont 660M€ via son actionnaire majoritaire Axa Investment Managers (IM) auprès d’investisseurs institutionnels, dont le fonds souverain norvégien. De quoi donner envie à Crédit Agricole et d’autres banques qui l’accompagnent depuis son lancement en 2014 de presque doubler la mise…
Et maintenant, que faire de tous ces capitaux sur fond de crise locative ? « Les investir pour continuer à nous développer, en priorité dans les grandes métropoles françaises comme Lyon et Toulouse où nous sommes déjà présents, mais aussi dans des villes moins grandes comme Reims, Brest, Rennes, Angers, Clermont-Ferrand, Dijon… où les étudiants peinent à se loger, explique Jean-Baptiste Mortier, P-DG. La levée de fonds nous servira aussi à saisir des opportunités en Espagne, notre deuxième marché. »
En France, 480M€ de nouvelles résidences à lancer
En France, l’ex-groupe Kleyachète les immeubles sur plan aux promoteurs puis exploite les murs pour louer les chambres et studios à des étudiants pendant une année ou bien à des travailleurs nomades, sur des durées plus courtes. Entre le coût de construction et les loyers qui incluent animations (culturelles, sportives…) et services (wifi, laverie…), le rendement net visé s’élève à 5,5% minimum.
Déclarant un volume d’affaires sécurisé de 480M€ depuis janvier, il compte sept chantiers en cours. Trois ouvertures sont prévues le mois prochain, tout juste avant la rentrée étudiante. A Bron (Rhône), le site aux 372 lits est signé Linkcity, filiale de Bouygues Construction spécialisée dans la vente en bloc. A Bordeaux (Gironde) et Vélizy (Yvelines), les résidences construites respectivement par les opérateurs nationaux Bouygues Immobilier et Nexity s’adressent plus aux jeunes actifs, salariés en mobilité, expatriés en attente d’une habitation plus pérenne...
The Boost Society travaille également avec Arkadea, filiale d’Icade, qui doit lui livrer 571 lits à Créteil (Val-de-Marne) début 2026. Citons encore Interconstruction et Emerige, co-promoteurs de taille intermédiaire associés au gestionnaire de fonds immobiliers Inovalis, pour un autre projet francilien en cours. Enfin, le nordiste Nacarat, du réseau Procivis, est actuellement mobilisé par une méga-résidence de 663 lits étudiants à Villeneuve d’Ascq (Nord), dont l’ouverture est annoncée en 2027.
À lire aussi
En Espagne, un seul chantier en cours
Basé à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), The Boost Society gère aujourd’hui 37 résidences étudiantes ou de coliving pour près de 10 000 lits. Ceux-ci sont en grande majorité situés en France, où il se dit désormais en mesure d’atteindre les 20 000 lits d’ici 2030.
A condition que ses partenaires promoteurs aient les moyens humains et financiers de répondre à sa demande… « La crise qu’ils traversent depuis trois ans nous donne une possibilité de croissance rapide, observe Jean-Baptiste Mortier. Ils ne savent pas quoi faire de certains permis délivrés initialement pour des programmes résidentiels classiques, destinés essentiellement aux particuliers. Avec nous, ils peuvent les transformer pour construire des résidences gérées, plus faciles à vendre, à un seul investisseur qui de surcroît ne manque pas de capitaux. »
En Espagne, The Boost Society compte une seule résidence en chantier, à Valence. Des discussions sont en cours avec des promoteurs à Madrid, Malaga, Séville… Autant de destinations prisées par les étudiants étrangers en échange Erasmus principalement.
