« A notre époque, l'idée de gaspiller l'eau que nous captons devient de plus en plus choquante », relève Marie-Annick Le Bars, cofondatrice de Source urbaine. La start-up, créée en mars dernier, propose aux collectivités, aux promoteurs et aux bailleurs sociaux des équipements pour une gestion intégrée des eaux pluviales.
En 2019, la jeune pousse a lancé son premier projet pilote, un jardin de pluie urbain à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). « Il récupère l'eau de la toiture qui vient alimenter un réservoir de 4 m3 afin d'irriguer un substrat et des plantations tout au long de l'année, y compris pendant les périodes de sécheresse », décrit l'ancienne directrice innovation de Bouygues Immobilier.
Taille d'une place de parking. Source urbaine propose des installations de la taille d'une place de parking, capables de se glisser dans une ville dense, pour 500 à 1 500 € du m3. L'eau est utilisée au plus près de là où elle tombe, grâce à un système de vases communicants. L'équipement s'inspire de l'économie circulaire pour limiter le gaspillage de la ressource et la réemployer. Pionnier en la matière, le règlement de zonage pluvial de la Ville de Paris demande d'ailleurs à ce que les petites pluies (4, 6, 8 ou 12 mm selon les endroits) restent sur le terrain, sans renvoi au réseau.
« Le système peut être plug and play, c'est-à-dire presque sans travaux. L'installation se fait sous deux mois, précise Marie-Annick Le Bars. En intégrant des plantes évapotranspirantes, il peut aussi rafraîchir la ville. » La start-up est en discussion avec des collectivités locales pour déployer son jardin de pluie urbain sur les places et dans les rues et participe à plusieurs concours de promoteurs, notamment pour des écoquartiers.