Oui pour produire de l’énergie sur site, mais il faut le faire avec réalisme. Lors de son bilan 2023 présenté ce 7 février, la Fédération des acteurs de commerce dans les territoires (Fact, ex-CNCC) demande au gouvernement, par la voix de son délégué général, Christophe Noël, de dialoguer et « sortir de la logique coercitive ». En cause, la loi Climat et résilience du 22 août 2021 et la loi du 10 mars 2023 relative à l’accélération de la production d’énergies renouvelables (Aper) qui imposent aux propriétaires des centres commerciaux (entre autres) de couvrir leurs parkings et toitures par des dispositifs de végétalisation ou de panneaux photovoltaïques.
Injonctions contradictoires
La Fédération déplore en effet les injonctions contradictoires des pouvoirs publics : d’un côté, le plan de transformation des zones commerciales de septembre 2023 « notamment des entrées de ville, dont nous voulons améliorer la qualité et diversifier les usages et auquel nous participons activement », de l’autre la réglementation sur le verdissement des toitures et des parkings qui « pourrait bloquer durablement de nombreux projets de réaménagement urbain ».
Figer l'immobilier commercial dans sa forme actuelle
« Si on vient tartiner d’ombrières photovoltaïques des milliers de m2 de parkings, ce n'est pas pour les démonter cinq ans après pour faire un quartier de ville ». Conséquence : « On va figer, pendant des décennies, de l’immobilier commercial dans sa forme actuelle avec des ombrières qui ne sont d’ailleurs pas le parangon de la beauté », commente Christophe Noël. Sans compter que les premiers décrets d’application du 18 décembre 2023 créent de l’insécurité juridique et les délais pour se mettre en conformité sont irréalistes, estime la Fédération.
Bornes de recharge
Autre courroux de la Fact : les bornes de recharges. Alors que le commerce est en tête avec 49 000 points de recharge (soit 41 %), la future directive européenne « Energy Performance Buildings Directive » (EPBD) {C}{C}{C}{C}porte de 5 à 10 % l’obligation d’équipements des places de parkings dans les bâtiments tertiaires. « Une ineptie pour les centres commerciaux », clame Christophe Noël, qui milite pour une réglementation basée, non sur le nombre de bornes, mais sur la puissance installée par place : « les visiteurs des sites commerciaux ont avant tout besoin de recharges rapides. La durée moyenne de recharge sur un site de stationnement c’est 40 minutes. Or, 40 minutes, c'est seulement 6 % de recharge en 7 kilowatts (kW) ou 11 % en 22 kW ».
Comme beaucoup, la Fédération attend avec impatience la clarification des portefeuilles ministériels pour reprendre les discussions sur ces sujets.