Samse, une centenaire pleinement indépendante

Les 6 et 7 février 2020, l’enseigne Samse a tenu son salon à Chambéry (Savoie). L’ambiance était à la fête, deux semaines tout juste après l’annonce de la rupture du pacte entre Samse et BME France (ex-CRH).

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Salon Samse, à Chambéry
Salon Samse, à Chambéry

Nul n’aurait imaginé, lors du dernier salon Samse à Chambéry en 2017, que le suivant se tiendrait dans une telle ambiance. Il était alors certain que CRH  rachèterait le groupe, conformément au pacte conclu en 2014. « Nous l’avions alors accepté parce que CRH se plaçait avec nous dans long terme », explique Olivier Malfait, président du directoire du Groupe Samse. Mais entre temps, tout a changé. Le groupe irlandais s’est séparé à l’été 2019 de sa branche européenne de distribution, cédée au fonds d’investissement Blackstone. Un actionnaire aux objectifs bien différents de ceux des actuels propriétaires du Groupe Samse. Chez les dirigeants du négociant grenoblois, on affiche toutefois de la reconnaissance vis-à-vis du fonds américain. « Blackstone nous a reçus et écoutés. Nous n’avoins pas le choix d’être rachetés ou non, mais les responsables de Blackstone ont accepté que Samse suive sa propre stratégie, et nous leur sommes reconnaissants », poursuit Olivier Malfait. Le 28 février, ce sera chose faite : les parts de BME France dans le Groupe Samse auront été rachetées, grâce à un financement mixant ouverture du capital et emprunt bancaire.

Fierté

Le salon 2020 a donc été marqué par une fierté collective, celle d’une enseigne  qui a traversé cent ans d’existence, donné son nom à un groupe et, donc, retrouvé son indépendance. « Cet épisode va jouer en faveur de notre marque employeur », estime Olivier Malfait. C’est vrai des collaborateurs anciens, qui redoutaient un changement d’état d’esprit. Mais c’est vrai aussi des plus jeunes dans l’entreprise, très sensibles, affirme la direction, à l’esprit Samse. Dans cette entreprise de culture familiale, les salariés détiennent 20 % de la holding de tête. « Nous avons moins mis l’accent sur l’actionnariat salarié ces dernières années, explique Olivier Malfait, du fait de notre mariage annoncé avec CRH. Mais nous allons maintenant pouvoir en reparler, puisque les cartes sont rebattues. »

Investissements

Reste que les actionnaires du groupe versent à BME France 136 M€ pour le rachat des 21 % du capital. Une somme qui pourrait faire redouter un ralentissement des projets chez Samse. « Nous avons construit notre business plan de sorte à poursuivre notre activité comme dans les années antérieures », détaille François Bériot, vice-président et DG du groupe. Les investissements dans la modernisation des agences, dans le digital ou encore dans la logistique vont se poursuivre. Et si le groupe ne vise pas d’acquisition majeure, il ne s’interdit pas de continuer, comme dans les années récentes, quelques rachats ponctuels d’acteurs venant compléter son maillage.

Spécialisation

Le Groupe poursuit par ailleurs la spécialisation de son réseau. Déjà identifié dans les TP, l’adduction d’eau et le bois, il entend désormais affirmer ses positions en PPI (plâtrerie, plafonds, isolation). « M+ a ouvert la voie en spécialisant dix agences », explique Jérôme Thfoin, directeur marketing du Groupe. L’enseigne Samse suit le mouvement, avec deux spécialisations d’agence, dont une en janvier 2020 à Chambéry. » Ce mouvement passe soit par des créations, soit par des transformations d’agences existantes. A Chambéry, une offre PPI a été extraite de l’agence historique et intégrée dans un nouveau point de vente, sous enseigne MPPI. Celle-ci est disponible pour l’ensemble des filiales du Groupe. « Nous avons estimé un potentiel de six agences à convertir en MPPI d’ici 2023 », détaille Jérôme Thfoin.

Une réflexion similaire est engagée autour de la charpente-couverture, à partir de l’expertise de Socobois.  Des expérimentations sont en cours sur le territoire de M+, dans le quart Sud-Ouest de la France. De quoi porter la croissance dans un marché encore dynamique, mais qui commence à donner des signes de ralentissement.

Après le pricing, l’offre

En 2017, le Groupe Samse a ouvert le chantier du pricing. Objectif : rationaliser les pratiques, et abaisser les prix publics. Un impératif à l’heure du digital, qui a conduit à abaisser les prix affichés de 15 à 25 %. Un autre dossier est désormais ouvert chez Samse, celui de l’offre. Sans retirer leur latitude aux agences, le Groupe entend mieux structurer l’offre. Une façon de rationaliser les coûts, mais aussi de garantir aux artisans, de plus en plus mobiles, un suivi au fil des agences.

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