Saint-Malo abandonne son projet de tour signal dans le quartier gare

Suite à l’avis défavorable de l’enquête publique, Claude Renoult, maire de Saint-Malo, a annoncé l’abandon du projet Sémaphore, du nom de la tour de 17 étages et 55 mètres de hauteur qui devait être érigée près de la gare SNCF.

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Le Sémaphore, un ensemble à R+17 (55 mètres) devait voir le jour dans le quartier gare et donner le signe d’une nouvelle urbanité.

Ce devait être le futur signal urbain de la ville. Mais le Sémaphore, un ensemble à R+17 (55 mètres) conçu par l’agence a/LTA Architectes et les Ateliers Mathieu Laporte pour Lamotte et Sacibne verra pas le jour. Ce projet, bien avancé, prévoyait 57 appartements et huit maisons familiales (25 % de ces logements étaient proposés en accession abordable) mais également 740 m² de surfaces commerciales, 1 700 m² de bureaux et une microcrèche. Après un avis défavorable donné à la suite d’une enquête publique qui s’est tenue du 24 septembre au 24 octobre à laquelle ont participé mois de 600 personnes, le maire Claude Renoult a préféré abandonner le projet dans sa forme actuelle. « Saint-Malo perd une occasion historique » a déclaré l’élu qui va revoir son projet immobilier à la baisse en l’adaptant au PLU en vigueur.

Les points négatifs portaient sur le mode de concertation, la non prise en compte de l’intérêt général dans certaines parties du bâtiment, les impacts négatifs sur l’environnement et les risques techniques et de commercialisation de l’immeuble. La question de la hauteur a été déterminante dans la décision de la commissaire enquêtrice. « Je constate que, par sa hauteur, sa forme architecturale et les matériaux retenus, le Sémaphore est en rupture franche avec le parti pris d’aménagement de la ZAC Gare/République tel qu’inscrit dans le PLU actuel en continuité avec le choix conservatoire fait par la ville pour sa reconstruction après la guerre » écrit-elle dans ses conclusions.

Tristesse des architectes

Pour les architectes, c’est la douche froide. « Probablement plus que la colère, c’est la tristesse qui nous transperce » a réagi Maxime Le Trionnaire de l’agence a/LTA sur les réseaux sociaux où cette décision suscite de vives réactions. « Avons-nous eu l’insolence ou l’insouciance de croire que des Bretons..., pardon (!), des Corsaires de la Cité Malouine que nous aimons, auraient de manière collective accompagné leur histoire ? Sans doute notre naïveté n’a-t-elle pas résisté au conservatisme de ceux qui auront su s’exprimer ou se faire entendre plus fort que les autres » poursuit-il.

Mathieu Laporte, son associé sur le projet est amer. « On se demande à quoi a servi de mettre autant d’énergie sur un tel projet qui a mobilisé plus d’une centaine de personnes. C’est un vrai gâchis » estime-t-il.

Les architectes, comme l’ensemble de l’équipe de maîtrise d’œuvre et les promoteurs attendent désormais de voir quelle suite, la ville souhaite donner au projet. Quant au fameux signal, il faudra très certainement compter sur la flèche de la Cathédrale Saint-Vincent pour quelques années encore.

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