Les mortiers pour la façade devraient prochainement connaître un mieux, le marché de la maison individuelle semblant mieux orienté. « Nous enregistrons en général un décalage d’environ six mois par rapport à ce qui se produit sur le marché de la construction neuve », explique Stéphane Parra, chef de produits Façades neuves chez Saint-Gobain Weber. Au-delà des phénomènes conjoncturels, des incertitudes pèsent sur l’avenir de ce segment. L’effet qui a longtemps « nourri » la croissance de ce secteur, la substitution des monocouches industriels aux enduits multicouches réalisés par le maçon est achevé depuis déjà longtemps. « On ne s’en était pas rendu compte immédiatement car le marché a continué à progresser régulièrement jusqu’en 2008 », analyse Stéphane Hautsch, directeur marketing de ParexLanko. Les perspectives de la RT 2012 semblent de plus recéler autant de menaces que d’opportunités pour les mortiers de façades. L’ITE et la MOB vont beaucoup se développer. Les mortiers industriels devront se tailler une place en tant que solutions sur ces systèmes constructifs, ce à quoi s’emploient des firmes comme Weber, Parex ou VPI, avec des offres systèmes et des solutions produits.
Systèmes céramiques
La situation des mortiers-colles et autres produits de mise en œuvre pour le carrelage paraît plus stable. La famille est moins sensible que les enduits de façades à la conjoncture du Bâtiment (le secteur grand public étant plus important que pour ces derniers) et aurait moins baissé en France que dans d’autres pays européens. L’actualité technique y est riche : essor des produits sans poussière, produits allégés (avec incorporation de charges en matériau de synthèse recyclées), comme l’évoque notamment Renaud Canuyt, directeur marketing de Mapei France. Ce que mentionne également Stéphane Hautsch, citant entre autres nouveautés produits « un réagréage polyvalent tous supports et une colle et joint deux en un ». Le développement des carrelages de grand format implique également les industriels, d’ailleurs partie prenante des efforts de la filière carrelage (le collectif « systèmes céramiques ») visant à se redéployer sur les marchés de prescription (hospitalier, façades carrelées, hôtellerie).
Quant aux mortiers spéciaux (réparation des bétons, cuvelages, etc.) et mortiers pour chapes (13 % des ventes environ pour chacun des deux domaines), ce sont des familles assez méconnues. A redécouvrir dans le cadre d’une stratégie de niches, pour compenser le fait que le principal marché en volume (enduits façades) est en panne. Certaines spécialités pouvant être attrayantes en termes de marges et s’avérer un foyer d’innovations... Sans ignorer pourtant que les marchés cibles (gros œuvre et TP) souffrent toujours beaucoup en temps de crise. Il s’agit en tout cas de familles à suivre. Notons par exemple que le salon BAU à Munich, en janvier prochain (n°1 des salons pour la construction devant Batimat), a annoncé vouloir mettre tout particulièrement l’accent sur ce domaine, qui devrait être riche en nouveautés.