A soixante-dix jours de l'entrée officielle de l'euro sur la scène économique, on pourrait supposer que les dirigeants d'entreprise en soient à un stade avancé des préparatifs. Or, ce qui est vrai pour les banques, les assurances ou la distribution l'est beaucoup moins pour l'industrie et ce qui vaut pour les grands groupes touche de très loin les petites structures. Pire, alors que le compte à rebours a bel et bien commencé, certains secteurs industriels, dont la construction, ont accumulé les retards. C'est la principale leçon de notre sondage réalisé en partenariat avec PRO-BTP, voir p.49, qui révèle que près de neuf PME sur dix du BTP et des industries connexes n'ont à ce jour effectué aucune action concrète pour franchir le cap de la monnaie unique.
Cet état d'impréparation révèle sans doute une méconnaissance des bouleversements engendrés par l'euro dans presque tous les aspects de la vie des entreprises. Incidences d'ordre technique, certes, puisque les "tuyauteries" comptables, informatiques ou financières vont devoir se mettre à l'heure européenne. Mais des implications plus lourdes restent visiblement sous-estimées : stratégiquement, l'euro va, dans les relations clients-fournisseurs, toucher à la vie-même des affaires ; psychologiquement, il va sembler diviser les salaires apparents par 6,5, ce qui présage de réels traumatismes.
Il est donc plus que temps de se mettre en ordre de marche. Car si la concurrence risque d'être plus ouverte, les marchés vont également gagner en transparence et en accessibilité. Pour sonner le réveil, Le Moniteur vous donne cinq conseils prioritaires à adopter sans attendre.
PHOTO : Alors que l'euro va devenir la référence monétaire à compter du 1er janvier 1999, la grande majorité des PME du BTP reste l'arme au pied.