En forte progression, NGE maintient toutes ses ambitions malgré les incertitudes liées à l’arrêt du chantier de l’A69

Le groupe de BTP a enregistré un chiffre d’affaires de 4,6 Mds€ en 2024. Fort d’un carnet de commandes au plus haut, il conserve sa feuille de route de croissance inchangée.

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NGE est en charge de la partie aérienne (lot 2) de la ligne 17 du Grand Paris Express.

Les déboires du projet autoroutier A69 ne semblent pas avoir émoussé les ambitions de NGE, en charge des travaux et impliqué à hauteur de 25 % dans la société concessionnaire Atosca. Alors que le groupe de BTP a enregistré de nouveaux résultats records en 2024, son président, Jean Bernadet, se veut même optimiste sur ce dossier brûlant.

« Les réactions immédiates des pouvoirs publics locaux comme nationaux, suite à la décision du tribunal administratif de Toulouse de mettre à l’arrêt le chantier, m’ont rassuré. C’est la preuve que tout le monde perçoit l’enjeu, à la fois pour ce projet particulier mais aussi pour notre capacité collective à continuer d’aménager nos territoires. Il faut vraiment que les travaux puissent reprendre, faute de quoi le signal envoyé serait terrible pour l’avenir des infrastructures en France », analyse le dirigeant.

NGE reste ambitieux sur les marchés de concessions

Malgré ce coup dur, et même s’il anticipe un impact économique pour son groupe lié à cette situation de blocage, la trajectoire de croissance fixée à l’horizon 2028 reste inchangée. NGE vise toujours les 6,3 Mds€ de chiffre d’affaires (CA) pour une rentabilité des actifs de 3,3 % à cette échéance.

Une progression qui doit passer par la poursuite de son développement sur les marchés de concession, de partenariat public-privé (PPP) ou encore de délégation de service public (DSP), sur lesquels il entend « rester très actifs » après avoir déjà remporté récemment la gestion du port public d’Arles, la ligne Nancy-Contrexéville en France ou encore un PPP ferroviaire de 264 km en Uruguay.

« Mener à bien les projets d’infrastructures de mobilité, de gestion de l’eau ou encore de transport de l’énergie suppose d’être capable de fédérer des financements privés. Or, nous avons une véritable expertise en la matière », assure Jean Bernadet.

Un carnet de commandes au plus haut, gage de visibilité

Avec un CA groupe de 4,6 Mds€ en croissance de 39 % sur l’année 2024, l’entreprise est donc toujours en ligne avec ses objectifs et n’a pas de raison de réviser ses ambitions. Cette conviction se voit d’ailleurs renforcée par la profondeur de son carnet de commandes qui s’établissait à de 7, 3 Mds€ au 1er janvier 2025. De quoi offrir une belle visibilité pour les années à venir et pour l’exercice en cours dont le budget est déjà sécurisé à 75 % (3,540 Mds€).

Pour poursuivre sa progression, le groupe compte toujours s’appuyer sur son modèle dont les quatre grandes composantes sont toutes en croissance : le multimétiers en régions (+ 6% à 1,42 Md€), les grands projets (+9 % à 434 M€), l’international (+34 % à 401 M€) et ses filiales nationales spécialisées (+ 82 % à 2,37 Mds€).

L’intégration de Sade tient ses promesses

Cette dernière famille qui pèse désormais la moitié du chiffre d’affaires du groupe a bien sûr profité de l’acquisition en mars 2024 dernier du spécialiste des infrastructures liées à l’eau, Sade. Une intégration qui en plus de doper les résultats avec 990 M€ générés permet de jouer une partie que NGE adore : celle des synergies.

« 360 M€ de notre carnet de commandes sont le fruit de synergies trouvées grâce à l’intégration de Sade », se réjouit Jean Bernadet qui voit dans cette filiale un levier comparable à TSO, son entreprise de travaux ferroviaires. « C’est la même logique qui préside. Proposer une expertise forte et différenciante sur un projet pour ensuite venir la compléter avec toutes les expertises du groupe ».

Cap sur l’énergie avec une filiale nationale spécialisée

Cette force de l’expertise, le groupe veut encore la consolider. D’où sa décision de regrouper l’énergie et les télécommunications sous un même toit avec la création d’une nouvelle filiale, baptisée NGE Energies Solutions. « Cette nouvelle entité doit nous permettre de nous positionner de manière encore plus marquée sur les marchés des infrastructures électriques auprès de grands clients comme Enedis et RTE notamment ».

Sur ces métiers très concurrentiels, le groupe entend se développer par croissance externe afin de fournir le meilleur maillage possible du territoire hexagonal. Alors que le déploiement de la fibre se termine en France pour laisser la place à la maintenance des installations, cette nouvelle filiale doit également permettre à NGE de gérer cette décroissance en bifurquant vers les marchés porteurs de l’électrique qui représentent à ce jour une centaine de millions d’euros, tandis que ceux des télécoms génèrent 200 M€.

Un mouvement, un de plus, qui doit contribuer à atteindre le prochain jalon inscrit dans le plan stratégie de NGE : 5,1 Md€ de CA sur l’ensemble de l’année 2025.

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