« Entrée en vigueur de la REP PMCB : Un non-sens qui suscite l’agacement des entreprises artisanales du bâtiment. » C’est par ce titre incisif que la Capeb a fait savoir son mécontentement dans un communiqué de presse du 2 mai concernant le lancement de la REP Bâtiment, effectué le 1er mai 2023. Cependant, Jean-Yves Labat, élu référent déchets et économie circulaire de la Capeb, rappelle : « Nous ne sommes pas contre la REP, au contraire ! Mais nous pensons que son lancement est trop tôt et qu’il est mal préparé. » A commencer par le nombre de points de collecte opérationnels à date du lancement.
Alors que les éco-organismes avaient pour obligation d’en comptabiliser 515, Jean-Yves Labat affirme que ce compte n’y est pas. De son côté, l'Organisme coordinateur agréé bâtiment (Ocab) confirme : 515 points de collectes sont opérationnels depuis le 1er mai 2023. Rappelons que l'Ocab est chargée d'harmoniser les consignes de tri, mais aussi de faire respecter les équilibres entre les volumes de metteurs sur le marché de chaque éco-organisme et les volumes de collecte effectivement réalisés.
Un tri qui pose question
Pour l’heure, la Capeb affirme que les 10 km maximum (20 km en zone rurale) entre le chantier et le point de collecte le plus proche ne sont pas respectés, une mesure inscrite dans la loi Agec, à l'origine de la REP PMCB.
Jean-Yves Labat est bien conscient qu’une nouvelle organisation de collecte et traitement des déchets ne se met pas en place du jour en lendemain, et que le nombre de points de collecte augmentera au fil des mois. Au 30 juin, 1 096 points de collecte doivent être opérationnels, pour passer à 1 516 le 30 septembre, et enfin à 2 419 unités au 31 décembre 2023, des objectifs qui ont été définis lors d'une réunion de décembre 2022 entre les éco-organismes et les pouvoirs publics.
Autre point d’achoppement, la quantité de matériaux indésirable acceptable dans un contenant trié. Jean-Yves Labat affirme que « les éco-organismes mettent la pression sur les collecteurs afin que les déchets récoltés soient sans aucun indésirable. Or il y a nécessairement des bennes qui ne sont pas totalement homogènes en matériaux. » Une pression qui peut se répercuter sur les points de collecte, qui, sans consigne générale, pourraient refuser de reprendre les déchets des artisans qu'ils considèrent pas assez triés.
Conscient du problème, le comité d’orientation de l’Ocab a laissé une période de quatre à six mois afin que les artisans, collecteurs et éco-organismes se mettent d’accord sur un niveau de tri acceptable commun.
Les fabricants de menuiseries lésés
Le dernier point de difficulté concerne les fabricants de menuiseries : « Il en existe beaucoup de petites tailles, et j’ai de nombreux retours de leur part. Ils doivent tout d’abord adhérer à un éco-organisme, puisqu’ils sont considérés comme des metteurs sur marché, et il n’existe pas d’écocontribution sur le verre. » Une double peine pour les artisans fabricants de menuiseries, qui doivent adhérer à un éco-organismes sans pouvoir répercuter d'écocontribution sur le verre à leur client.