Remaniement : l’absence d’un ministère du Logement déçoit les acteurs du secteur

La France n’a plus de ministre du Logement de plein exercice depuis l’élection d’Emmanuel Macron en 2017. De quoi faire enrager certains acteurs de ce secteur en crise. 

Réservé aux abonnés
Emmanuelle Cosse préside depuis 2020 l’Union sociale pour l’habitat (USH), qui représente 593 organismes HLM à travers 5 fédérations, dont la Fédération des offices publics de l’habitat (FOPH) présidée par Marcel Rogement.
Emmanuelle Cosse, dernière ministre du Logement de plein exercice sous François Hollande (2016-17), aurait souhaité que le gouvernement Attal consacre une place importante au logement.

Un gouvernement resserré sans ministre du Logement. Les acteurs de ce secteur en crise doivent-ils s’inquiéter ?

« Attendons les ministres délégués », réagit Norbert Fanchon, président du promoteur immobilier Gambetta, toujours réactif sur LinkedIn.

Une quinzaine de postes de ministres délégués, comme celui du Logement rattaché au ministère de la Transition écologique dans les gouvernements Borne ou Castex, et de secrétaires d’Etat, par exemple pour piloter la Biodiversité, restent en effet à distribuer. Ces nominations feront l’objet d’une deuxième annonce à une date non communiquée.

Mais pour Emmanuelle Cosse, la présidente de l’Union sociale pour l’habitat, le mal est fait : « Je déplore l’absence d’un ministre du logement de plein exercice, doté des moyens nécessaires pour lutter contre la crise dure qui pèse sur nos concitoyens et menace l’emploi », a-t-elle tweeté.

« La pire crise du logement depuis 1954 »

« La dernière ministre du Logement de plein exercice, c’était Emmanuelle Cosse en 2016-2017. Pas très étonnant de ne pas en trouver dans le gouvernement Attal », a de son côté rappelé Robin Rivaton, fondateur de la société de gestion immobilière Stonal, sur X (ex-Twitter).

Il est aussi l’essayiste de droite libérale qui avait parlé, dès 2022, de « bombe sociale ». Expression reprise depuis par de nombreux acteurs pour qualifier la crise de l’offre et de la demande de logements.

« Le logement n’apparait pas comme une priorité, regrette quant à elle Laure-Anne Geoffroy, présidente de l’Union nationale des syndicats français d’architectes (Unsfa). Au-delà de l’aspect culturel, une réelle vision économique de la profession (d’architecte) doit se déployer, déjà engagée par l’Observatoire de l’économie de l’architecture. Bref, nous espérons des actions fortes. »

Parmi les réactions saillantes, citons celle de Jacques Baudrier, adjoint à la maire socialiste de Paris chargé du logement, sur X : « Nous vivons la pire crise du logement depuis 1954. Il fait un froid polaire. Il y a des milliers de sans-abris. Et il n’y a pas de ministre du Logement. »

Christophe Béchu rempile

Les bailleurs sociaux, promoteurs et autres acteurs du logement peuvent au moins se féliciter de la stabilité au ministère de la Transition écologique, puisque Christophe Béchu reste aux manettes pour décarboner l’économie, dont le secteur très émissif du bâtiment.

A noter que le maroquin du ministère du Travail sera occupé par Catherine Vautrin, élue LR à la pointe sur les questions du logement en tant que présidente de la Communauté urbaine du Grand Reims et présidente de l’Agence nationale de rénovation urbaine.

Le vice-président de l’Anru présidera les séances du conseil d’administration qui pourraient se tenir le temps de la nomination d’un nouveau président, qui devrait avoir lieu d’ici quelques semaines.

Abonnés
Baromètre de la construction
Retrouvez au même endroit tous les chiffres pour appréhender le marché de la construction d’aujourd'hui
Je découvreOpens in new window
Newsletter Week-End
Nos journalistes sélectionnent pour vous les articles essentiels de votre secteur.
Les services Le Moniteur
La solution en ligne pour bien construire !
L'expertise juridique des Éditions du Moniteur
Trouvez des fournisseurs du BTP !