Un dernier panorama qui fait état de la crise du logement, avant d’entamer une nouvelle année qui s’annonce encore compliquée ?
Professionnels, vous êtes servis : si le nombre de permis de construire délivrés a légèrement reculé (-1%) entre octobre et novembre, les mises en chantier ont augmenté de 4% sur la même période, selon les estimations provisoires du ministère de la Transition écologique publiées le 29 décembre.
Des chiffres en trompe-l’oeil, vous dites ? Regardons sur douze mois : le nombre de permis de construire a continué de diminuer en novembre avec 372 500 logements autorisés, en baisse de 25,5%. En novembre dernier, la société de conseil en immobilier Adéquation annonçait 371 300 autorisations sur douze mois.

Bingo pour Olivier Klein
Le besoin annuel de la France a été estimé à 370 000 logements neufs, soit « 120 000 logements sociaux et 250 000 logements privés », par l’ex-ministre du Logement Olivier Klein au Mipim en mars dernier. Son successeur, Patrice Vergriete, n’a pas annoncé de nouvel objectif. Autrement dit, le gouvernement a obtenu ce qu’il souhaitait.
Le Secrétariat général à la planification écologique (SGPE) rattaché à Matignon conseille un maximum de 360 000 nouveaux logements par an, au nom de la décarbonation et de la sobriété foncière. De son côté, l’Union sociale pour l’habitat (USH) affirme que la France doit créer 518 000 logements par an entre 2024 et 2030, pour répondre aux défis du mal-logement, du desserrement des ménages ou encore de l’arrivée d’immigrés.
La décroissance touche tous les les types d’habitat
Concernant les logements commencés, le nombre estimé par le ministère à fin novembre serait « en repli » avec 294 700 mises en chantier sur douze mois (-19,6%). Contexte : les difficultés de commercialisation sur fond de rapide hausse des taux d’intérêt depuis 2022 incitent les promoteurs immobiliers comme Icade à lever le pied sur les mises en chantier.
Tous les types de logements affichent des baisses à deux chiffres, sauf les résidences gérées (-7,2%). L’appétit des investisseurs institutionnels pour le coliving et les résidences étudiantes ou seniors doit jouer.
Comme depuis plusieurs mois, la diminution des autorisations concerne également tous les types d’habitat. De l’individuel pur (-31,7%) au collectif (-24,8%).