Né au Togo de parents diplomates et arrivé dans les Côtes-d’Armor à l’âge de 7 ans, Éric Sokel a été trois fois champion de France junior de Volley, « à une époque où ce n’était pas un sport pro ». À la sortie sa période d’objecteur de conscience, il passe le concours d’entrée de l’Institut Bioforce Développement, à Vénissieux (Rhône). La formation, qui prévoit un an de stage, l’emmène en Turquie, après le séisme de 1999, où il est coordinateur des programmes de réhabilitation pour l’ONG Enfants du Monde - Droits de l’Homme (EMDH): « Il s’agissait d’apporter un soutien post-traumatique et de superviser la construction d’aires de jeux et de centres sociaux », détaille celui qui devient pour l’occasion « Logisticien de la solidarité ».
En 2001, il est à l’œuvre en Algérie, entre victimes du terrorisme à Alger et réfugiés sahraouis à Tindouf. L’arrivée de sa première fille l’incite à rentrer en France et à changer d’activité. Il rachète une société de location de péniches sans permis dans le Lot… et s’ennuie rapidement. Un bilan de compétence plus tard, il se découvre une vocation pour le commerce, synonyme de « compétition ». Désormais, sa vie professionnelle suivra une ligne droite: animation commerciale chez Huis Clos, responsable commercial chez Tryba, chef de vente dans le réseau Pro Bois & Matériaux, puis poste à responsabilités chez le fabricant de menuiserie Fima, à Lyon, qu’il quitte pour le secteur du portail-clôture. Une grave maladie, de surcroît en plein confinement, le stoppe brutalement dans son élan. Il lui faut prendre du temps. « Pendant deux ans, j’ai appris à remarcher. Je ne voulais plus avoir de métier stressant. » En juillet 2022, un cabinet de chasseurs de têtes le propose pour devenir responsable du service clients d’Atlantem, dans les Bouches-du-Rhône. En avril 2024, il est à la tête du domaine d’activité stratégique (DAS) réparations et propose la création d’un Comptoir Atlantem, expérimenté depuis juillet à Marseille (lire notre rubrique Showroom P. 28, ndlr). « Mon expérience de vendeur installateur aux particuliers m’a aidé à proposer ce concept qui rapproche notre puissance industrielle de nos clients pros », indique-t-il. Éric Sokel se projette dans cette entreprise « bienveillante et en mouvement »: « Je n’ai pas peur de l’inconnu, cette opportunité, il faut l’explorer. »
Explorateur de soi-même et des autres, l’ancien travailleur humanitaire sait de quoi il parle.