Dossier

Reconversion professionnelle (2/7) : Christian Mennesson, de la multinationale à la gérance en stores et fermetures

Ils sont six – cinq hommes et une femme – qui étaient ingénieur, intérimaire, enseignant, assistant marketing, ambulancier ou humanitaire. Ils ont décidé que la menuiserie serait leur nouvel univers professionnel, par amour du travail manuel, par quête de sens… ou par hasard. Leurs témoignages de reconversion nous montrent qu’il n’est jamais trop tard pour tout recommencer.

Christian Mennesson
Christian Mennesson

En 2023, Christian Mennesson a acquis la société Miss Store, entreprise familiale de fabrication et de vente de protections solaires basée en Isère et en Savoie (trois magasins Komilfo). Neuf ans plus tôt, il avait racheté TLD (Travaux lyonnais d’aménagement), entreprise spécialisée dans l’installation de la fermeture et de la protection solaire. Avec un chiffre d’affaires de 4 millions d’euros et 29 salariés, ce dirigeant, âgé de 55 ans, souhaitait « rester dans ce secteur jusqu'au terme de sa carrière ».

Il revient de loin. Trois décennies plus tôt, en 1991, alors jeune ingénieur de la 30e promotion de l’INSA Lyon, Christian Mennesson embarque pour un périple qui va durer vingt ans. Ingénieur d’affaires pour le groupe ABB, il se spécialise dans les ventilateurs de process du TGV Paris Sud-Est avant d’être nommé, à 28 ans, responsable Asie-Pacifique, de 1995 à 1999 : « J’étais basé à Séoul puis à Shanghai pour travailler avec des unités d’ingénierie, prendre des marchés et construire des usines (ventilateurs de cimenterie, de centrale thermique, etc.) ». La crise asiatique le voit revenir en France où, pour le même groupe, il s’occupe d’une entreprise positionnée sur le segment des plateformes offshore, d’une société spécialisée dans les paratonnerres puis d’une autre dans les parafoudres. Il fait partie des sélectionnés pour suivre un MBA à l’ESCP Business School, « une reconnaissance du groupe ».

En 2008, l’envie de repartir est la plus forte. Direction l’Inde. Il est nommé à Calcutta pour Alstom, chargé de projets de dépollution des centrales thermique et aluminium. Pourtant, en 2012, subitement, il arrête tout: « Je me trouvais à un endroit de ma vie où j’étais en réflexion, explique-t-il. J’étais certes reconnu, entouré de personnes très intelligentes, protégé par un cordon sanitaire, mais la pollution atmosphérique, ma fille qui était jeune, l’envie de devenir mon propre patron… tout cela m’a poussé à me questionner en conscience, tout en appréciant mon parcours dans les grands groupes.» Point de bascule.

Par hasard, Christian Mennesson rachète TLD en 2012, avec  quatre salariés : « L’équipe m’a dit que j’allais me planter ! », se souvient-il. L’ingénieur potasse les fascicules, visite les particuliers, fait des concessions de salaire pour investir: « Ce métier me plaît! Je suis revenu à une vie plus simple », indique celui dont le « premier plaisir a été d’emmener [sa] fille à l’école ». De son passé au sein des grands groupes, Christian Mennesson conserve un « héritage » : sa conception du management. « Elle implique la sécurité et la transparence des installateurs et le respect à 360° vis-à-vis des clients, des collègues et de soi. » Un fil rouge passe « L’humanisme, c’est placer le respect des autres avant l’amour-propre.»

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